Relevant une hausse significative des arnaques sur Internet, les autorités ont ajouté 150 noms à leurs listes noires qui recensent les sites ou entités non autorisés. Une cinquième liste dédiée aux produits dérivés sur les crypto-actifs a été créée sur laquelle figurent déjà 77 sites.
Des arnaques sur les crypto-actifs
Dans leur rapport 2018, l’AMF et l’ACPR mettent en garde les utilisateurs contre l’augmentation des arnaques sur Internet, principalement dans le domaine des crypto-actifs. En effet, après le Forex, les terres rares et les diamants, les escrocs ciblent les investissements dans le Bitcoin et les autres crypto-monnaies. Pour cela, ils n’hésitent pas à créer de fausses plateformes en usurpant l’identité d’acteurs de renom. Attirés par les rendements proposés, de nombreux investisseurs tombent dans le piège perdant alors toutes leurs économies. L’année dernière, les autorités ont enregistré 55 millions d’euros de pertes déclarées.
Fin mai 2019, le site ABEIS (Assurance banque épargne info service) comptait 750 noms de sites frauduleux, dont 200 liés aux crypto-actifs.
Des publicités mensongères concernant l’assurance-vie
L’AMF et l’ACPR alertent également sur la hausse des publicités trompeuses dans le domaine de l’assurance-vie. La chute des rendements des fonds en euros amène logiquement les distributeurs à mettre en avant leurs contrats en unités de compte. Toutefois, les épargnants ne sont pas suffisamment informés des risques de perte en capital, une mention qui figure souvent en note de bas de page. Ce manque d’informations concerne surtout les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) où l’impact sociétal est davantage présenté.
Des conseils inadaptés aux besoins des épargnants
L’auto-évaluation des connaissances financières par le client fait aussi partie des pratiques condamnées par le gendarme financier et celui de l’assurance. En effet, les autorités dénoncent les QCM à compléter sur les sites des banques visant à déterminer le profil de l’investisseur. Ces acteurs doivent s’assurer que leur client est en mesure de supporter d’éventuelles pertes au regard de sa situation financière. Dans leur rapport, l’AMF et l’ACPR estiment enfin que les conseillers manquent à leur devoir de conseil et de compréhension des objectifs du client en l’incitant à souscrire des produits à horizon de détention de 3-5 ans.
Un guichet unique pour les consommateurs de produits financiers et assurantiels
Les deux autorités ont annoncé qu’elles lanceraient cette année un groupe de travail avec les acteurs du secteur financier pour étudier leurs pratiques commerciales envers les personnes âgées vulnérables dont l’épargne est généralement plus conséquente. Ces personnes particulièrement ciblées par le démarchage téléphonique doivent faire l’objet d’un suivi adapté.
Pour aider les consommateurs à y voir plus clair parmi les nombreux produits financiers et assurantiels proposés sur le marché, l’AMF et l’ACPR ont créé un guichet unique. On y trouve la liste noire des acteurs non autorisés mais également des informations pratiques et des conseils. Les utilisateurs peuvent poser leurs questions en ligne par l’intermédiaire de la plateforme téléphonique. Plus de 750 000 visiteurs l’ont consultée en 2018.