L’entrée en vigueur de la deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2) instaure l’obligation pour les banques de rendre accessibles les données de leurs clients à des acteurs tiers comme les agrégateurs de comptes. Quels sont les enjeux de l’Open Banking ?
Un partage de données sécurisé
L’Open Banking ou le « système bancaire ouvert » repose sur l’ouverture des systèmes d’information des banques et le partage des données des clients via une API. Cette interface de programmation permet aux acteurs du secteur de se connecter aux services des banques pour y proposer leur propre application. Pour les consommateurs, ce concept ouvre de vastes perspectives : simplification des achats en ligne, coupons de réduction personnalisés, conseils patrimoniaux adaptés… Des actions pouvant être réalisées en quelques secondes depuis leur téléphone mobile.
Cette technologie nécessite pour ces acteurs de recueillir l’accord de leurs clients. Sur ce point, le règlement général sur la protection des données (RGPD) est clair : la transparence des banques sur les transactions commerciales (dépôts, virements et autres opérations courantes) effectuées avec les données clients doit être totale. L’exploitation de ces données suppose donc l’accord préalable du client.
Si l’usage des API n’est pas nouveau pour les géants américains du web tels que Google ou Facebook, l’entrée en vigueur de la DSP2 devrait permettre de généraliser cette pratique. Les utilisateurs auront alors accès à des services financiers personnalisés sans fournir le moindre effort.
Des évolutions prometteuses
L’Open Banking devrait favoriser l’apparition de services financiers innovants. Certaines banques ont déjà adopté cette technologie. C’est le cas de BNP Paribas qui a développé une place de marché B2B baptisée Kintessia. Celle-ci permet aux clients de BNP Paribas Leasing Solutions de louer des équipements professionnels dédiés à l’agriculture, au BTP et au transport.
De son côté, le groupe BPCE a lancé en juin 2018, une plateforme pour proposer à des tiers de distribuer ses produits et services bancaires. Enfin, le Crédit du Nord développe depuis 2016, le service « Synthèse Multibanque » permettant l’agrégation de comptes ouverts dans d’autres banques dans l’espace personnel du client.
Une aubaine pour les Fintech
Dans un environnement d’Open Banking, les établissements bancaires doivent nécessairement prendre conscience qu’il leur faudra ouvrir des partenariats avec les Fintech à la fois pour renforcer leur transparence et pour se démarquer de leurs concurrentes. La plateforme d’Open Banking Tink a récemment annoncé son arrivée en France. Créée en 2012, elle propose à ses partenaires (grandes banques, PSP, startups) d’accéder en toute sécurité aux données financières de leurs clients. Des leaders européens tels que BNP Paribas Fortis, ABN Amro, NatWest ou encore Paypal utilisent sa technologie. Les principaux concurrents de Tink, Bankin’ et Lydia, tentent également de tirer profit du secteur en développant des applications pour centraliser les données bancaires des clients au sein d’une même interface.
Ainsi, l’Open Banking représente le meilleur moyen pour les banques de répondre aux nouveaux besoins des utilisateurs. Selon une étude réalisée par le cabinet Deloitte, 90 % d’entre elles envisagent de devenir des Open Banks d’ici 2021.