Une étude de la Fed, la banque centrale des États-Unis, révèle qu’une cyberattaque sur une grande banque américaine pourrait affecter plus de 40 % du système bancaire américain et faire perdre aux banques l’équivalent de 2,7 fois le produit intérieur brut du pays. Cette cyberattaque créerait un effet de panique et pourrait entraîner une fuite massive des clients, craignant les retombées.
Un développement des risques cyber lié à la hausse de la digitalisation
L’essor de la digitalisation dans les banques de détail et les banques commerciales augmente l’exposition aux risques de cyberattaques. C’est dans ce contexte que la Fed, la Réserve fédérale des États-Unis, a publié un rapport intitulé « Cyberrisque et système financier américain : une analyse pré-mortem », dans lequel elle étudie les conséquences d’une éventuelle cyberattaque sur une grande banque américaine.
C’est au total 40 % du système bancaire américain qui pourrait être affecté par les déséquilibres de liquidités et la concentration des paiements entre les institutions. Même si les éventuelles conséquences diffèrent selon le lieu et le moment de la cyberattaque, le scénario le plus inquiétant évoque toutefois la perte par les banques américaines d’une somme s’élevant jusqu’à 2,7 fois l’équivalent du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Un risque de course à la liquidité
Selon les conclusions du rapport, « une cyberattaque pourrait déclencher une course à la liquidité et entraîner des problèmes de solvabilité. » Une conséquence désastreuse qui serait liée à un mouvement de panique et à la fuite massive des clients. « Les cyberattaques sont particulièrement dangereuses pour les institutions financières, car elles peuvent nuire à la capacité de la banque de servir ses créanciers, si les comptes ne sont plus accessibles par exemple », peut-on lire dans l’étude de la Fed.
La cyberattaque d’une grande banque n’est pas la seule source d’inquiétude. Même une cyberattaque sur des banques ayant moins de 10 milliards d’actifs, mais d’importants flux de paiement, fragiliserait considérablement le système. En cause ? Le fonctionnement en réseau. Ainsi, si plusieurs banques de petite ou moyenne envergure étaient attaquées via une faille commune, l’onde de choc s’étendrait à l’ensemble du réseau. Les retombées sur les investisseurs, les créanciers et les autres acteurs du marché financier seraient considérables. Par ailleurs, les institutions américaines sont également concernées par le risque de cyberattaques, et en subissent chaque année 300 fois plus que les organisations d’autres secteurs.