Une attitude positive à l’égard de l’Open Banking
Alors que la directive sur les services de paiement en ligne (DSP2) impose désormais aux banques européennes de faciliter l’accès à leurs données via des API, des connecteurs permettant aux applications d’interagir entre elles de manière sécurisée, les banquiers français semblent plus optimistes que leurs homologues européens. En effet, selon une étude menée par Tink et YouGov en 2019, près de 60 % des acteurs français perçoivent l’évolution vers l’Open Banking comme positive pour le secteur alors que la moyenne à l’échelle européenne s’établit à 59 %. La majorité des personnes interrogées considèrent l’Open Banking comme une source d’opportunités pour leur activité. Seuls 20 % des Français sondés se sentent « très » ou « quelque peu » négatifs à l’égard de cette tendance.
Ces résultats sont à mettre en lien avec plusieurs facteurs à commencer par les actions mises en œuvre par la Banque de France pour sensibiliser l’ensemble des acteurs de la finance aux opportunités offertes par la DSP2. Ils s’expliquent également par le choix fait par les groupes bancaires de s’associer avec des Fintech pour proposer de nouveaux services aux clients.
Opportunités et craintes liées au développement de l’Open Banking
Les Français considèrent que l’Open Banking peut permettre de développer de meilleurs services numériques, d’accroître les opportunités du marché, de réduire les coûts d’acquisition de clients. Selon l’étude, ils semblent ainsi conscients du potentiel du marché numérique.
Pourtant, les banquiers français émettent certaines craintes. Leur principale préoccupation concerne la fidélité des clients (76 % des acteurs français s’en inquiètent, contre 56 % pour la moyenne européenne). Par ailleurs, et alors qu’au niveau européen, le rapport montre que les attitudes vis-à-vis de l’Open Banking sont souvent corrélées avec les réglementations en vigueur, en France, les acteurs craignent surtout l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché (45 %), notamment de nouveaux prestataires de services de paiement (PSP). Cette inquiétude repose essentiellement sur la peur que les consommateurs souhaitent changer de banque.
Enfin, si la mise en conformité avec la réglementation est considérée comme le principal défi par les pays européens, les dirigeants français affirment que le plus difficile sera de commercialiser des innovations liées à l’Open Banking (38 %), de sélectionner les produits à moderniser et devant être lancés sur le marché (38 %).
Ainsi, l’étude publiée par la Fintech Tink révèle l’optimisme inattendu des banquiers français à l’égard du développement de l’Open Banking. Malgré ses inquiétudes, la France fait partie des pays les plus enclins à se saisir de nouvelles opportunités.