La réussite des fintech dans le secteur des paiements
Si les fintech françaises n’ont pas encore conquis tous les métiers de la finance, elles ont toutefois récolté 18 % de revenus issus des paiements côté entreprises et 15 % côté retail. Les levées de fonds et les développements technologiques sont de plus en plus conséquents. 600 fintech françaises ont ainsi levé 699 millions d’euros en 2019, soit deux fois plus qu’en 2018. Elles ont également, en quelques années, créé 10 000 emplois directs.
Elles sont très présentes dans le secteur des paiements. Ainsi Lydia, l’application de paiement mobile, a levé 40 millions d’euros auprès notamment de Tencent (WeChat). Elle a également étoffé son offre et propose maintenant des assurances, des prêts instantanés et des cartes cadeaux. Elle compte aujourd’hui 3 millions d’utilisateurs, répartis dans 5 pays différents.
D’autres fintech françaises se sont illustrées dans le secteur des paiements, comme Leetchi, qui grâce à ses cagnottes a collecté 220 millions d’euros. Mangopay, qui gère les paiements de 2 500 marketplaces, a traité pas moins de 3,8 milliards d’euros de transactions. Dans le même domaine que Mangopay, Lemonway a levé 25 millions d’euros et traité 2,5 milliards d’euros de transactions en 2019. Solidement positionnée sur le marché bancaire, elle devrait bientôt annoncer un partenariat avec une grande banque.
Lunchr, qui émet des titres-restaurant et met à disposition des employés une carte utilisable dans 220 000 boulangeries, supermarchés et restaurants, compte désormais 3 000 entreprises clientes et 200 000 utilisateurs. Elle a levé 30 millions d’euros en 2019 et prépare son développement à l’international.
Crédit, crypto-actifs, affacturage : les secteurs variés d’expansion des fintech françaises
Les fintech françaises ne brillent pas seulement dans le secteur des paiements. La société Ledger, elle, est spécialisée dans le domaine des crypto-actifs, à savoir les actifs numériques utilisant un réseau informatique et reposant sur la technologie « blockchain », qui permet d’effectuer des transactions entre plusieurs entités. Cette fintech a connu un essor phénoménal en raison des pics de valorisation des cryptodevises. Ledger avait levé 61 millions d’euros en 2018 et a réalisé un chiffre d’affaires de 40 millions.
Dans le secteur du crédit à la consommation, Younited Credit a atteint son seuil de rentabilité et son PNB a augmenté de 65 %. Elle réalise environ 30 % de sa marge grâce à son offre de credit-as-a-service sous la marque Younited Business Solutions. Elle lancera en 2020, après l’Espagne, un service de conseil financier dans les autres pays européens où elle est présente.
Du côté du crédit aux entreprises, c’est la société October (ex Lendis) qui connaît une belle croissance. Elle a prêté 400 millions d’euros aux PME depuis son lancement, dont 129 millions pour la seule année 2019. Elle attire des investisseurs institutionnels comme Bpifrance (la Banque publique d’investissement), la caisse des dépôts italienne, le Fonds européen d’investissement et prochainement la banque publique espagnole. Grâce à la performance de ses algorithmes et le nombre de données qu’elle collecte depuis quatre ans, elle collaborera dès cette année avec des banques.
Finexkap, elle, s’est illustrée dans le secteur de l’affacturage et Alan dans celui de l’assurance santé. Cette dernière a levé 23 millions d’euros en 2018 et 40 millions en 2019.
Toutes ces fintech ont démontré leurs capacités d’innovation, leurs performances technologiques et leur faculté à attirer des investisseurs.