Le développement de la « tech for fin »
La tech for fin permet aux banquiers et aux autres acteurs de la finance comme les assureurs ou les gestionnaires d’actifs d’accroître leur productivité via la mise à disposition par les startups de technologies de cybersécurité, de big data ou d’intelligence artificielle.
Sur les 630 millions d’euros levés en 2019 pour l’ensemble de la fintech, 41 étaient destinés aux startups spécialisées dans la tech for fin. Si les levées de fonds sont encore modestes, le nombre d’opérations de financement a, lui, augmenté de 80 %, confirmant l’essor de ce secteur.
La startup Dreamquark, fondée en 2014 par Nicolas Meric, s’est ainsi spécialisée dans le développement de solutions d’intelligence artificielle. Si elle visait à ses débuts le secteur de la santé, elle s’est aujourd’hui concentrée sur la finance et l’assurance, deux secteurs dans lesquelles l’intelligence artificielle peut notamment permettre d’automatiser et donc d’accélérer le processus de sélection pour les souscriptions de crédits. Elle aide également les conseillers, en ciblant mieux leurs clients, à proposer des produits adaptés au moment opportun.
Dreamquark a levé 14 millions d’euros en 2019 et a convaincu de grands acteurs du secteur financier, comme BNP Paribas ou AG2R La Mondiale.
Les banques ne voient donc plus les fintech comme des concurrentes, mais comme des entreprises innovantes susceptibles de leur apporter des solutions pour mieux répondre aux besoins de leurs clients. Le groupe Arkea, qui réunit notamment le Crédit Mutuel Bretagne et le Crédit Mutuel du sud-Ouest, ne s’y est pas trompé, et a investi dans de nombreuses startups comme Fluo, Grizbee, Linxo, Yomoni ou encore Leetchi. Les opportunités d’investissement dans des technologies innovantes sont en effet nombreuses pour les acteurs traditionnels du secteur financier.
Fintech : du grand public au B2B
Un nombre croissant de startups se détournent des offres destinées au grand public, en raison d’une concurrence trop forte, et se concentrent sur le B2B.
Elles ont ainsi besoin de moins de volume pour couvrir leurs frais et sont généralement plus rentables. Le panier moyen est plus élevé et les clients plus fidèles. Leur réussite repose souvent sur des technologies fiables et innovantes et pas sur un marketing aux retombées aléatoires.
De nombreuses startups font également le choix de conserver des offres directement destinées au grand public, tout en développant en parallèle des offres B2B. C’est par exemple le cas de Younited Credit, qui propose des crédits aux particuliers tout en développant à côté son offre Younited Business Solutions, destinée aux banques, aux assureurs, aux prestataires de services de paiement, aux opérateurs de téléphonie mobile ou encore aux sites marchands.
Plus d’un tiers des fonds levés en 2019 l’ont été par des startups spécialisées dans le secteur du paiement, qui est à l’heure actuelle numéro un dans le paysage de la fintech française.