Les PME et ETI ne sont pas concernés
Le gouvernement a annoncé dès le 24 mars que les entreprises souhaitant profiter des prêts garantis par l’État et du report des charges fiscales et sociales devront renoncer à verser des dividendes à leurs actionnaires. Le Medef rappelle à juste titre que les sociétés rencontrant des difficultés de trésorerie suffisamment graves pour recourir à des aides publiques peuvent difficilement justifier le paiement de dividendes.
Le ministre de l’Économie et des Finances a appelé les autres entreprises à « diminuer d’au moins un tiers le versement des dividendes en 2020 ». Il précise néanmoins que cette disposition ne s’adresse qu’aux entreprises de plus de 5 000 salariés réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1,5 milliard d’euros. Par conséquent, les PME et ETI dont les dirigeants se rémunèrent parfois en dividendes ne sont pas concernés.
Du côté des banques, la pression vient de la Banque centrale européenne (BCE) qui a demandé aux établissements de la zone euro de ne pas verser de dividendes avant octobre, de geler les plans de rachat d’actions et de ne prendre aucun engagement pour les exercices 2019 et 2020. L’objectif : absorber les pertes et permettre aux particuliers et aux entreprises d’emprunter.
Versement de dividendes : une situation contrastée
Incitées par la BCE, les banques françaises ont renoncé à servir la rémunération prévue à leurs actionnaires. La BNP Paribas a récemment décidé de reporter le paiement de 3,9 milliards d’euros de dividendes. Le Crédit Agricole et la Société Générale ont également mis leurs actionnaires au régime sec.
Du côté des grands groupes, certains ont anticipé comme Engie, M6 ou encore le gérant d’actifs Amundi qui ont annoncé renoncer au versement de dividendes. Ce n’est toutefois pas le cas de Chanel, Hermès et Danone. Ces acteurs ont choisi de ne pas recourir aux aides de l’État et de verser les dividendes initialement prévus ou de proposer une rémunération réduite.
L’Association française des entreprises privées (AFEP) a quant à elle rappelé dans un communiqué son attachement au « principe de la libre détermination des dividendes par les entreprises ». Elle a appelé ses adhérents ayant recours au chômage partiel à baisser de 25 % la rémunération de leurs dirigeants le temps de la crise et à réduire leurs dividendes de 20 %.
Ainsi, si certaines entreprises sont désormais contraintes de répondre aux injonctions du gouvernement et des régulateurs et suppriment leurs dividendes au titre de l’année 2019, d’autres font ce choix pour préserver leur trésorerie.