Des hausses allant jusqu’à 0,70 % selon les profils
En avril, une quinzaine de banques ont augmenté leurs taux dans des proportions significatives, selon plusieurs courtiers. Si la plupart des hausses constatées sont comprises entre 0,15 et 0,25 %, d’autres peuvent atteindre jusqu’à 0,70 % sur les moins bons profils. Les taux moyens s’établissent à 1,20 % sur 15 ans, à 1,40 % sur 20 ans et à 1,60 % sur 25 ans.
Selon les banques, le pays entre en récession et les emprunts immobiliers représentent désormais un risque accru justifiant les variations de taux. Ces augmentations s’expliquent également par le faible niveau de concurrence sur le marché. Plusieurs établissements ont mis à l’arrêt leur activité. Ceux qui ont maintenu leurs services peuvent donc se permettre d’augmenter leurs taux de crédit.
Des demandes de prêt en baisse
Le courtier VousFinancer a enregistré une chute des demandes de crédit de 72 % et des dossiers envoyés aux banques de 58 % durant les trois premières semaines de confinement. Si le marché immobilier reste pour le moment en mode veille, le gouvernement a récemment levé quelques difficultés qui pourraient le relancer. En effet, un décret publié le 4 avril 2020 autorise la signature des actes de vente à distance. Cette mesure devrait permettre aux notaires de reprendre du service pour conclure les dossiers de vente en cours. Néanmoins, ces professionnels peuvent toujours refuser de recourir à ce dispositif s’ils estiment qu’il ne garantit pas suffisamment la sécurité des actes juridiques.
Le traitement des dossiers s’allonge
En pleine crise du coronavirus, le délai de traitement des dossiers s’allonge. Il en est de même pour les renégociations de prêt considérées comme moins prioritaires que les nouveaux dossiers. VousFinancer a notamment constaté qu’une banque avait augmenté le délai de validité de ses offres de prêt de 30 à 90 jours. Une ordonnance du 25 mars 2020 prévoit par ailleurs une prolongation des délais de conditions suspensives afin de laisser le temps aux emprunteurs d’obtenir un crédit immobilier.
Ainsi, les évolutions à venir sur le marché du crédit immobilier dépendront principalement de la durée du confinement. Si la baisse des demandes se poursuit jusqu’au mois de septembre, les banques pourraient tenter de relancer le marché en maintenant des taux bas. Mais certains acteurs craignent que le marché reparte avec un décalage, car les salariés en chômage partiel, les commerçants et les indépendants dont les revenus baissent devront patienter avant de faire leur demande de prêt immobilier le temps de retrouver une situation financière satisfaisante.