De fortes pertes d’activité dans la plupart des secteurs
Le produit intérieur brut a plongé de 6 % au premier trimestre 2020, selon une estimation de la Banque de France, soit le pire recul depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce chiffre n’est pas une surprise et est directement lié à la quasi-cessation d’activité depuis la mise en place du confinement le 17 mars dernier pour lutter contre la propagation du Covid-19.
En France, les industries agroalimentaires et pharmaceutiques sont celles qui résistent le mieux à la crise, avec un maintien de plus de 70 % de leur activité. Toutefois, la Banque de France indique que la plupart des secteurs ont connu de fortes pertes d’activité. Les plus touchés sont ceux de la construction, des transports, du commerce, de l’hébergement et de la restauration.
Pour matérialiser ce recul, l’institution a pris en compte le nombre de jours pendant lesquels les entreprises ont été contraintes de cesser leur activité durant les deux dernières semaines du mois de mars. Dans les services marchands, celles-ci ont connu en moyenne 6 jours de fermeture exceptionnelle, contre 14 jours pour la restauration et 13 jours pour les entreprises d’hébergement. Les services aux entreprises s’en sortent mieux, avec une moyenne comprise entre 1 et 3 jours.
Le parallèle avec mai 1968
La crise sanitaire actuelle n’est pas comparable à celles précédemment rencontrées en France, car la récession n’est pas liée à l’éclatement d’une bulle financière ou immobilière. La baisse de l’activité induite par le confinement est beaucoup plus forte que celle observée pendant la crise de 2008. Les statisticiens nationaux confirment que l’onde de choc sera « bien plus importante ».
Selon le gouverneur de la Banque de France, la crise traversée par la France actuellement se rapproche davantage de mai 1968, lorsque l’économie avait été mise à l’arrêt pendant plusieurs semaines. Au deuxième trimestre, le PIB avait alors baissé de plus de 5 %. L’institution anticipe une croissance française « fortement négative en 2020 », mais celle-ci devrait être positive en 2021 grâce aux aides apportées aux entrepreneurs et à leurs salariés. Pour rappel, le gouvernement a lancé un dispositif de prêt garanti par l’État à hauteur de 300 milliards d’euros afin d’accompagner au mieux les acteurs faisant face à des difficultés financières. Plus de 100 000 entreprises ont déjà fait une demande de prêt. Cependant, rien n’indique à ce stade que toutes les entreprises qui en auront besoin pourront en bénéficier.