Les femmes encore trop peu présentes au sein des équipes dirigeantes
Il ressort de l’étude menée par l’ABE que plus de 41 % des institutions observées n’ont pas mis en œuvre de politique de diversité. Même si la représentation des femmes dans les fonctions d’encadrement s’est quelque peu améliorée, elle n’atteint que 15 % en 2018, contre 13,6 % en 2015. Dans les fonctions de supervision, cette part s’élève à 24 %, contre près de 19 % en 2015. L’Autorité bancaire européenne ajoute que les établissements ayant adopté une politique de promotion de la diversité n’ont pas tous fixé « des objectifs vis-à-vis du genre sous-représenté ».
Une autre étude réalisée par l’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises indique qu’entre 2008 et 2018, la présence de femmes dans les équipes dirigeantes des banques européennes observées a augmenté de plus de 95 % dans les conseils d’administration et de 268 % dans les comités exécutifs. Toutefois, derrière ces chiffres se cache une réalité plus nuancée. En effet, l’Observatoire note que si le nombre de femmes a doublé dans les conseils d’administration, elles ne sont que 20 % dans les comités exécutifs.
En 2008, en France, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole figuraient parmi les plus mauvais élèves. Dix ans plus tard, leur conseil d’administration fait partie de ceux ayant le plus de membres féminins, une évolution à mettre en lien avec l’entrée en vigueur en 2011 de la loi « Copé-Zimmermann » qui fixe un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration. Cependant, l’Observatoire ne constate pas de féminisation de leur comité exécutif.
Une meilleure prise de décision concernant la stratégie et la prise de risque
Selon l’Autorité bancaire européenne, la diversité au sein des organes de gestion peut aider à l’amélioration de la prise de décision concernant les stratégies et la prise de risque. Le thème de la diversité ne se limite toutefois pas au genre, mais porte aussi sur l’âge, le parcours académique, la profession et la provenance géographique.
Une étude récente de S&P Global Markets Intelligence confirme cette analyse en précisant que les entreprises ayant à la tête de leur direction financière des femmes affichent de meilleures performances que les autres. Les sociétés observées ont vu leur rentabilité augmenter de 6,2 % dans les 24 mois suivant la nomination d’une directrice financière par rapport à celles où un homme occupait ce poste.
Ainsi, malgré une légère amélioration de la représentation des femmes dans les organes d’encadrement dans le secteur financier, des progrès doivent encore être accomplis.