La commission interbancaire de retrait explose
Alors qu’il n’avait pas évolué depuis 2011, le prix de la commission interbancaire de retrait est passé au 1er janvier 2020 de 57 à 89 centimes d’euros, soit une augmentation de 56 %. Cette hausse permettra aux banques réunies au sein du Groupement des cartes bancaires (GIECB) d’amortir les coûts liés à l’entretien de leurs réseaux de distributeurs, mais également de faire face à la multiplication des banques en ligne. Les néobanques, qui ne disposent pas d’agences physiques, utilisent le réseau de distributeurs déjà existant pour permettre à leurs clients de retirer de l’argent. Ces acteurs proposent une carte bancaire gratuite et font payer très peu de frais à leurs utilisateurs. Les banques traditionnelles espèrent que cette augmentation du montant de la CIR va inciter les acteurs en ligne à faire payer un peu plus leurs clients, ce qui les rendra moins compétitifs.
La hausse du montant de la CIR est le plus souvent imperceptible, sauf au-delà d’un certain nombre d’opérations par mois. Il faut savoir que dans la plupart des banques, à partir du 4e ou du 5e retrait par mois dans un autre établissement, le client paye environ 1 euro par retrait.
De moins en moins de distributeurs de billets en France
Les épargnants n’utilisent pratiquement plus les distributeurs de billets. La France compte désormais près de 53 000 DAB, soit 10 % de moins qu’il y a 5 ans. Les petites communes sont celles qui en souffrent le plus. Pour faire face à la suppression progressive des distributeurs de billets, les commerçants n’hésitent pas à recourir au système du « cashback ». Déjà répandu dans les autres pays européens, ce service permet aux commerçants de fournir de l’argent en espèces aux clients qui règlent par carte bancaire. Par exemple, en allant acheter 10 euros de journaux chez un buraliste, le client qui paye 50 euros par carte bancaire obtient 40 euros en espèces.
Ainsi, force est de constater que les paiements en espèces se raréfient. La Banque de France estime que les paiements en cash pourraient diminuer de plus de 20 % d’ici à 2025. Cette tendance n’est pas seulement liée à la suppression des distributeurs de billets, mais aussi au paiement sans contact dont le plafond est passé de 20 à 30 euros (et prochainement à 50 euros), au développement de cagnottes en ligne et d’applications de remboursement entre amis.