Une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) montre que les huit semaines de confinement ont entraîné 120 milliards d’euros de perte d’activité.
Le confinement, un coût exorbitant pour l’économie française
Si le choix d’un confinement sur huit semaines a freiné la propagation de l’épidémie de Covid-19, sur le plan économique, la note s’annonce particulièrement salée. En effet, les mesures de confinement pourraient se traduire par une perte de 120 milliards d’euros pour l’activité économique française alors que l’épargne forcée atteindra près de 55 milliards d’euros, selon une étude publiée par l’OFCE. Il apparaît également que les administrations publiques, à travers la hausse du déficit, ont absorbé près de 60 % de la baisse de revenu national.
De son côté, l’INSEE anticipe une perte comptable de 3 points de PIB annuel pour un mois de confinement, mais s’attend à une perte effective supérieure, car la sortie du confinement ne s’accompagnera pas d’un retour immédiat de l’activité économique à la normale. Selon l’Institut, l’évolution du produit intérieur brut devrait être nettement négative au premier trimestre et encore plus au second trimestre.
La reprise dépend des consommateurs
Avec le confinement, les ménages ont été contraints de réduire leur consommation de biens non alimentaires, de loisirs et de transports alors que pour plupart, les revenus ont été préservés via le mécanisme de chômage partiel. La perte de revenus des ménages est estimée à 9 milliards d’euros. Les restrictions vont se poursuivre provoquant des ajustements coûteux en termes de chômage. Quant aux entrepreneurs individuels, ils subissent à eux seuls une perte d’environ 2 milliards d’euros.
En huit semaines, le montant de l’épargne accumulée a atteint 55 milliards d’euros, une somme qui pourrait avoir un impact économique important lors de la réouverture des commerces. L’Observatoire précise que si la totalité de cette épargne forcée est consommée, la perte d’activité passerait de 5 à 2 points cette année et l’évolution du déficit serait de 0,9 point au lieu de 2,8 points. L’étude révèle néanmoins que face aux incertitudes liées à la sortie de la crise, « l’épargne accumulée pourrait ne pas être consommée rapidement ».
Le gouvernement estime que le PIB français reculera de 8 % sur l’année 2020 suite au choc économique provoqué par le coronavirus. Il prévoit également une envolée du déficit public à 9 % du PIB et de la dette à 115 % du PIB, contre 100 % avant le début de la crise.
Ainsi, les mesures de confinement ont mis une bonne partie de l’économie française à l’arrêt et l’OFCE ne se montre pas très optimiste, avec une perte d’activité chiffrée à près de 120 milliards d’euros.