Les GAFA ciblent le marché des paiements
Les GAFA pourraient bientôt devenir des banques à part entière. En 2019, Google a annoncé le lancement dès cette année d’une offre de compte courant. Baptisé « Cache », ce projet repose sur une collaboration avec Citigroup, l’une des six plus grandes banques américaines, et un micro-établissement de crédit. Le géant américain met toutes les chances de son côté pour séduire les internautes. En effet, il est probable que le compte courant soit dénué de frais bancaires, un avantage indéniable par rapport aux offres des banques traditionnelles.
Google n’est pas le seul à vouloir s’imposer sur le marché des banques et des paiements. Quelques mois auparavant, Apple s’est associé à Goldman Sachs et à MasterCard pour proposer une carte de crédit sans frais, un moyen de maintenir ses utilisateurs dans son écosystème. De son côté, Facebook est à l’origine de Libra, sa future crypto-monnaie. L’association a récemment demandé une licence de système de paiement en Suisse.
Ces acteurs disposent de nombreux atouts pour s’imposer face aux banques : une expérience client complète et accessible, une large base de clients, une réelle avancée technologique. Pourtant, aujourd’hui, une majorité d’internautes ne leur font pas confiance, notamment sur la gestion des données. Sur ces derniers points, les banques ont une carte à jouer.
Les acteurs historiques doivent se réinventer
Si pour le moment les GAFA privilégient une approche de partenariat avec les banques et les compagnies d’assurance, à plus long terme, leur stratégie sera de proposer des services encore plus addictifs. Dans ce contexte, les banques, qui ont perdu 75 % de leur valeur depuis 2008, doivent se réinventer. Pour fidéliser leurs clients et en conquérir de nouveaux, ces établissements peuvent améliorer la qualité de leurs services, baisser les prix et mettre en avant la défense de l’identité numérique de leurs utilisateurs.
Fin 2019, le Conseil de stabilité financière a alerté sur l’offensive des GAFA dans la banque en recommandant aux régulateurs et aux superviseurs de « se montrer particulièrement vigilants à l’impact d’une telle concurrence sur la viabilité des modèles économiques existants ». Ainsi, les acteurs historiques, qui savent pouvoir compter sur leur patrimoine de données très riches et leur capacité à s’adapter plus aisément aux évolutions réglementaires, devront innover pour faire face aux avancées des grandes entreprises du numérique dans leur périmètre.