Des taux proches du plancher historique
Les taux moyens des crédits immobiliers ont légèrement augmenté au mois d’avril, à 1,17 %, contre 1,15 % au mois de mars. Ils restent tout de même proches du taux plancher atteint en novembre 2019 (1,12 %).
Plus précisément, les taux des crédits sur 15 ans s’établissent désormais à 0,96 %. Sur 20 ans, la durée la plus courante, le taux moyen atteint 1,13 %. Seul un quart des emprunteurs parvient à décrocher un taux inférieur à 1 %. La plupart des particuliers ayant souscrit un prêt immobilier sur 20 ans obtiennent un taux inférieur à 1,5 %. Enfin, sur 25 ans, la moyenne est à 1,38 %. La moitié des emprunteurs souscrivent à un taux inférieur à 1,5 %.
La production de nouveaux prêts en baisse
Cette tendance s’explique par un coût de refinancement plus élevé pour les banques, mais aussi par des anticipations de hausse du coût du risque. En tout état de cause, le confinement a eu un effet sur la production de nouveaux prêts. Dès novembre 2019, celle-ci s’est essoufflée en raison de la hausse des prix et du durcissement des conditions d’octroi de crédit à la suite des recommandations du HCSF. Le déclenchement de la crise du Covid-19 l’a encore dégradée et a conduit à une chute de la production de -8,1 % au 1er trimestre 2020. Cette baisse est encore plus marquée pour les achats immobiliers dans le neuf, à -12,5 % en montant et -25 % en nombre de dossiers, selon le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA.
La reprise du marché immobilier s’annonce compliquée
Si aujourd’hui, les acteurs du marché immobilier semblent prêts à reprendre leur activité, une incertitude demeure quant au comportement des ménages et au nombre de candidats qui vont être contraints de renoncer à leur projet d’achat. Selon le site d’estimation immobilière Meilleursagents, 40 % des Français envisagent de reporter de quelques semaines voire de quelques mois leur projet. Les vendeurs (74 %) redoutent quant à eux une baisse des prix.
Le durcissement des conditions d’octroi de crédit pourrait également nuire au redémarrage du marché. Plusieurs courtiers invitent à abandonner les recommandations du HCSF qui poussent les banques à refuser de nombreux dossiers, et à réformer les règles de calcul du taux d’usure qui excluent des emprunteurs solvables à l’accession à la propriété. Déjà contestée auparavant, cette méthode de calcul n’est aujourd’hui plus adaptée.
Le gouvernement devra très probablement consacrer un plan de relance adapté au secteur du logement dès l’an prochain. Celui-ci pourrait prévoir un élargissement des conditions d’éligibilité au PTZ ou encore un retour de l’APL Accession comme le suggèrent certains professionnels.