Des provisions records pour les banques américaines
L’impact de la crise du Covid-19 sur les banques américaines pourrait être encore plus important que prévu. JPMorgan Chase, qui a été la première à publier ses résultats trimestriels en avril, a mis de côté 6,8 milliards de dollars portant le total des provisions à 8,3 milliards de dollars. Cette provision est supérieure à toutes celles enregistrées depuis 2010.
Bank of America a provisionné 4,8 milliards de dollars, marquant également un record depuis 10 ans. Cette provision a impacté son bénéfice net qui a chuté de 48,4 %, à 3,5 milliards de dollars, au 1er trimestre.
De son côté, Goldman Sachs a dû provisionner 937 millions de dollars, soit 4 fois plus que le montant habituel pour suppléer aux défauts de paiement des clients. Son bénéfice net trimestriel a ainsi été divisé par deux, à 1,1 milliard de dollars.
Selon le directeur financier de Bank of America, Paul Donofrio, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les prochains mois malgré le plan soutien de 2 200 milliards de dollars annoncé fin mars par Donald Trump. En effet, au vu de la hausse du nombre de chômeurs, celui-ci anticipe « une croissance des défaillances des consommateurs en fin d’année ».
Les banques européennes provisionnent à leur tour
Les premiers résultats du secteur bancaire européen ont été publiés récemment et font ressortir une envolée des montants provisionnés. HSBC est à ce jour le champion en la matière avec une provision de 2,8 milliards d’euros au 1er trimestre. Celle-ci a entraîné une baisse de ses résultats de 48 %, à 2,96 milliards d’euros.
Au sein de la zone euro, Santander tient le flambeau, avec une provision atteignant 1,6 milliard d’euros au 1er trimestre 2020. Celle-ci a fait fondre son résultat trimestriel de 82 %, à 331 millions d’euros. La banque espagnole indique toutefois son intention de revoir à la hausse ses objectifs une fois la crise terminée.
Alors qu’elle vient de se débarrasser des créances douteuses héritées de la mauvaise gestion de ses affaires par le passé, la banque italienne Unicredit doit de nouveau y faire face en provisionnant 900 millions d’euros pour couvrir l’impact de la crise du Covid-19.
Credit Suisse a quant à lui gardé en réserve 540 millions d’euros. Malgré cette provision, la banque a réalisé son meilleur profit trimestriel en 5 ans, à 1,24 milliard d’euros. La publication des résultats d’UBS détonne également, la banque suisse ayant vu son bénéfice net bondir de 40 % (1,5 milliard d’euros), malgré des provisions de 250 millions d’euros.
Les banques américaines et européennes se préparent ainsi à une année difficile. Pour évaluer le coût du risque, chacune s’appuie sur divers scénarios fondés sur de nombreux facteurs comme les estimations du produit net bancaire ou encore l’évolution des prix du pétrole.