Des positions de capital solides et une meilleure qualité des actifs
Dans une note publiée le 8 juin dernier, l’Autorité bancaire européenne (ABE) indique que le secteur bancaire européen avait augmenté ses réserves de capital en décembre 2019 ce qui lui a permis d’aborder la crise sanitaire dans « une position plus forte » que durant la crise financière de 2008-2009. En moyenne, le ratio total de fonds propres (« CET1 fully loaded ») des banques a atteint 14,8 % au 4e trimestre 2019, soit une hausse d’environ 40 points de base par rapport au 3e trimestre.
L’ABE constate également que les banques européennes ont amélioré la qualité de leurs actifs au fil des années et réduit la part de leurs créances douteuses dans leurs portefeuilles de clients. Ceci étant, l’institution souligne que les établissements financiers risquent de subir des « pertes significatives » une fois la crise du Covid-19 terminée et devront « reconstituer leurs matelas de capitaux réglementaires ».
Deutsche Bank lève 1,25 milliard d’euros de dette subordonnée
Deutsche Bank n’a pas attendu les recommandations de l’Autorité bancaire européenne pour gonfler son matelas de fonds propres. La banque a récemment annoncé l’émission d’une obligation entrant dans la catégorie « Tier 2 » du capital désignant les fonds propres complémentaires.
Après 5 années de pertes consécutives, Deutsche Bank a dû renoncer à son objectif de pouvoir afficher un ratio de fonds propres prudentiel d’au moins 12,5 %. Cette émission devrait lui permettre d’augmenter son ratio de capital total et d’améliorer le coussin par rapport aux exigences réglementaires. L’établissement a par ailleurs indiqué qu’il allait racheter aux investisseurs des obligations en cours pour un montant de 2 milliards d’euros.
De son côté, Bank of Ireland a levé 675 millions d’euros de dette d’une autre catégorie (« AT1 »).
Une bonne évaluation des risques est nécessaire
Qu’il s’agisse de faire face à la crise du coronavirus ou de profiter des nouvelles règles prudentielles (« CRD 5 »), les besoins complémentaires en dettes subordonnées en Europe pourraient atteindre jusqu’à 40 milliards d’euros dans les prochains mois, selon les estimations.
La manière dont les banques seront affectées par la crise dépendra de son évolution, des niveaux de départ en capital de chaque banque et de leur exposition aux secteurs les plus impactés. Le régulateur européen appelle ainsi ces acteurs à « s’assurer qu’une bonne évaluation des risques continue à être assurée ».