Le mouvement avait déjà été initié avant la crise du coronavirus en France, mais aussi dans de nombreux pays européens, et va probablement prendre de l’ampleur. Face à la multiplication des services en ligne, aux mesures sanitaires et au coût de l’immobilier, les banques vont réduire de plus en plus leur présence physique et occuper moins de mètres carrés.
L’essor du télétravail
Dans le secteur bancaire comme dans de nombreuses professions, le télétravail est devenu la norme pendant près de deux mois. De nombreuses entreprises ont par ailleurs décidé de prolonger cette mesure et les banques ne font pas exception. Le télétravail pourrait ainsi devenir la norme, au moins pendant une partie de la semaine, entraînant à terme une réduction des besoins en termes de surface de bureaux.
De plus, durant le confinement, la majorité des rendez-vous clients étaient assurés à distance. Si cette tendance ne va pas rester majoritaire, elle est néanmoins appelée à se développer. Il est donc fort probable que le pourcentage, qui avoisinait jusqu’ici les 80 % de rendez-vous présentiels, soit fortement revu à la baisse. Moins de clients sur place signifie donc, mécaniquement, moins d’agences ouvertes et/ou des horaires d’ouverture réduits.
Des règles de distanciation physique à respecter
Les règles sanitaires sont strictes et imposent de respecter des distances importantes entre les employés, entre les employés et les clients et entre les clients eux-mêmes. Un certain nombre de micro-agences, qui ne comptent que trois conseillers, sont trop petites pour pouvoir respecter ces règles de distanciation, ce qui va inévitablement empêcher leur réouverture.
De nombreuses agences avaient également ouvert des espaces « salon » à destination des clients. Canapés, tables, distributeurs de boissons : l’idée était de mettre l’accent sur l’accueil et le bien-être. Là aussi, la pandémie de coronavirus force les banques à réviser leur copie et certains établissements vont utiliser cet espace pour réagencer les bureaux et augmenter les distances entre les postes de travail.
Le développement des services en ligne
Certaines banques, comme la Caisse d’Épargne et la Banque Populaire, ont commencé pendant le confinement à vendre à distance des produits qui étaient jusqu’ici réservés à la vente en présentiel, en l’occurrence les assurances-vie.
Selon une récente enquête du cabinet BCG, un Français sur cinq prévoit de réduire ses visites en agence, voire de ne plus y aller du tout et d’utiliser les services en ligne.
De nouvelles habitudes qui confortent les banques dans leur souhait de fermer certaines agences et de réorganiser leurs réseaux. La diminution du nombre de mètres carrés occupés leur permettra en outre d’accroître leur rentabilité.