Hausse des dépôts et des risques
Alors qu’il était déjà très faible avant la pandémie, le niveau de rentabilité des banques européennes a chuté de deux tiers au 1er trimestre 2020 et est désormais « bien en deçà du coût du capital », révèle BCG. L’impact de la crise se perçoit aussi dans le bilan des établissements. Les dépôts à vue ont augmenté de 7,6 % depuis janvier pour les professionnels alors que les prêts à court et long terme qui leur ont été accordés affichent respectivement une hausse de 4,5 % et 4,8 % sur cette même période. Du côté des particuliers, la situation est globalement similaire, avec des dépôts à vue qui augmentent de 4,4 % depuis le début de l’année.
Le coût du risque s’est envolé dans les établissements bancaires européens. HSBC, UBS et Santander ont porté à plus de 6 milliards d’euros leurs provisions pour faire face à la hausse des risques. Et ce n’est qu’un début, car le total des provisions sur l’exercice 2020 pourrait atteindre jusqu’à 11 milliards de dollars.
Plusieurs scénarios envisagés
Quelle que soit l’ampleur de la crise, les revenus des banques européennes devraient diminuer de 2 à 8 % d’ici la fin de l’année, selon l’étude de BCG. D’ici à 2024, ceux-ci pourraient être de 5 à 20 % inférieurs à leurs niveaux d’avant crise.
Le cabinet avance plusieurs hypothèses : celle d’une « contamination lente du système financier par la crise de l’économie réelle » où les faillites des entreprises non financières se répercuteraient sur les banques ; celle d’un nouveau pic pandémique entraînant des tensions géopolitiques exacerbées ou des chocs économiques d’une ampleur inédite ; celle d’une reprise en V, plus rapide.
Les banques françaises plus solides
Les banques françaises restent « plutôt solides » au sein du paysage européen. Dans un rapport publié en mai 2020, le cabinet McKinsey anticipe une baisse de revenus « limitée » à 20 %.
Ces baisses de revenus impliquent une baisse des coûts. Toutefois, cela ne se traduira pas forcément par des fermetures d’agences ou des réductions d’effectifs. La mutualisation de certaines pratiques notamment dans l’informatique peut être une autre solution pour réduire les coûts. Cela permet aux banques de continuer à proposer une large gamme de services sans investir massivement ou d’atteindre l’effet d’échelle en concentrant les flux de plusieurs établissements.
« Une chose est claire maintenant : il n’y aura pas de retour aux normes de 2019 », note le rapport publié par McKinsey.