Une crise économique de plusieurs mois
Comme le souligne Mikael Ptachek, président de l’Observatoire de la Fintech, interrogé par le magazine Finance Innovation, les Fintech françaises sont « des sociétés jeunes, en démarrage, en croissance ou en hyper-croissance. Elles sont donc fragiles par nature ». Dans ce contexte inédit, il est donc fort possible que celles qui ne disposent pas de ressources suffisantes soient contraintes de cesser leur activité. L’autre inquiétude se situe du côté des investisseurs et des levées de fonds qui pourraient être plus timides contrairement à la tendance observée ces dernières années.
Les spécialistes estiment la durée de la crise économique dans le secteur financier à au moins un an, avec une récession jusqu’au troisième trimestre de l’année, une reprise à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine et un retour à une situation économique normale au plus tard au deuxième trimestre 2021.
De nouvelles opportunités post Covid-19
Parallèlement à ce constat assez sombre, de nouvelles opportunités vont très probablement se dessiner pour les Fintech.
La généralisation du télétravail et les évolutions récentes liées à la crise sanitaire vont faire la part belle au digital. En effet, les établissements bancaires rencontrent des difficultés à rouvrir certaines agences dans le respect des mesures sanitaires, ce qui va entraîner des fermetures. Les produits destinés au grand public (gestion des comptes, assurances-vie, prêts hypothécaires, gestion de l’épargne) vont donc être de plus en plus proposés via leurs sites ou applications, ainsi que via les sites et applications des Fintech.
Autre nouveauté : les acteurs du financement participatif sont désormais autorisés à proposer aux entreprises des prêts garantis par l’État, au même titre que les établissements bancaires. Plusieurs initiatives ont rapidement vu le jour pour faciliter l’obtention des crédits ou la constitution des dossiers. On peut ainsi citer Kriptown ou encore la plateforme de prêts professionnels WeShareBonds.
Les Fintech qui se saisiront des opportunités post-Covid, liées notamment aux besoins croissants des banques en matière de solutions digitales, sortiront probablement gagnantes de cette crise économique. Ce sont également elles qui obtiendront certainement les plus nombreuses levées de fonds.