Des résultats nets négatifs
Alors qu’elles séduisent toujours plus de clients, les néobanques ne gagnent pas toujours d’argent, révèle une étude de l’ACPR sortie le 19 juin 2020. Parmi les acteurs qui captent le plus de clients en France : Nickel, N26, Orange Bank, ou encore Lydia. Ils regroupent près de 78 % des comptes ouverts.
Malgré le succès qu’elles rencontrent, les néobanques ne parviennent pas à dégager, à ce jour, des résultats nets positifs. Cette situation concerne principalement les établissements qui subventionnent les nouveaux clients en leur proposant des primes de bienvenue ou des offres de parrainage. Dans son rapport, l’autorité de contrôle indique que sur les 15 enseignes étudiées, seules une ou deux sont rentables.
Une rentabilité qui dépend du modèle d’affaires suivi
En 2018, le déficit moyen des néobanques s’élevait en moyenne à 30 euros par client, contre 40 euros 2 ans plus tôt. Leurs résultats financiers s’améliorent donc légèrement au fil des années.
Le superviseur bancaire précise que la rentabilité dépend du modèle d’affaires suivi par les néobanques. Certains acteurs et notamment les néobanques filiales des banques traditionnelles optent pour une stratégie « défensive » misant plus sur la conservation de leurs clients que sur la rentabilité. D’autres tentent de se faire racheter par une banque en place en proposant des produits innovants et en affichant une progression rapide de leur chiffre d’affaires. Enfin, une troisième stratégie consiste à proposer de façon agressive une offre de services afin de capter rapidement une grande partie de la clientèle, puis d’augmenter les tarifs ou services de base avec une offre premium.
Transformer le client en utilisateur « actif »
Pour atteindre la rentabilité, les néobanques doivent réussir à transformer leurs clients en utilisateurs « actifs ». En effet, l’ACPR souligne que la quasi-totalité du PNB (produit net bancaire) d’une néobanque est généré par seulement 20 % de ses clients. Plusieurs acteurs comme Orange Bank utilisent cette stratégie en se concentrant sur une clientèle « à valeur ».
Ainsi, l’ACPR constate dans son étude que si les néobanques peinent encore à être rentables, elles gagnent en légitimité chaque année. Leur potentiel est réel et les investisseurs ne manquent pas. En janvier dernier, Lydia a par exemple levé près de 40 millions d’euros.