Des versements en fort repli sur les contrats d’assurance-vie
Au mois de mai, près de 5,7 milliards d’euros de cotisations ont été versées par les épargnants sur leur contrat d’assurance-vie, dont 1,9 milliard d’euros sur des unités de compte et 3,8 milliards d’euros sur des fonds euros, comme le montrent les chiffres de la FFA publiés ce 24 juin. C’est presque moitié moins que l’année précédente sur la même période (11,6 milliards d’euros) ou qu’en janvier ou février dernier (12,1 et 11,2 milliards d’euros).
Les chiffres de la FFA font ressortir un solde net négatif pour l’assurance-vie, à -2,2 milliards d’euros. Le montant des prestations versées (8,5 milliards d’euros) est ainsi supérieur aux cotisations versées (6,4 milliards d’euros).
Comment expliquer ce phénomène ?
Le fort repli des versements sur les contrats d’assurance-vie s’explique principalement par la mise en place du confinement pour les limiter les risques de propagation du Covid-19. Durant cette période, l’activité commerciale, les flux financiers et le nombre global d’opérations bancaires ont été largement restreints.
Comme c’est le cas lors de chaque crise, les épargnants ont opéré des sorties de l’assurance-vie en faisant des rachats partiels. Les professionnels du secteur notent toutefois un rebond de la collecte depuis le début du déconfinement. Ils estiment que la décollecte enregistrée sur la période est une conséquence logique de l’inactivité plus qu’un désamour des Français pour ce placement.
Le Livret A et le LDDS, les grands gagnants de la crise
Alors que la collecte de l’assurance-vie est en baisse, le Livret A ne cesse de battre des records. En mai, la collecte nette a atteint 3,98 milliards d’euros. Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) n’est pas en reste, avec une collecte nette de 1,16 milliard d’euros. Au total, sur les 5 premiers mois de l’année, ces deux placements ont collecté plus de 22 milliards d’euros, contre 13,7 milliards d’euros sur la même période en 2019 (+60 %). L’encours sur ces deux produits atteint dorénavant 433,4 milliards d’euros.
Ainsi, avec la crise du coronavirus, le placement préféré des Français a connu un passage à vide enregistrant son pire score depuis la fin 2011, en pleine crise de l’euro. Le confinement a profité aux intermédiaires en ligne. En effet, pendant cette période, 12 % des épargnants ont compris qu’il était indispensable de pouvoir gérer et consulter ses placements à distance, selon un sondage mené en avril par Kantar pour mes-placements.fr. Tout porte à croire que ce mode de gestion va se développer encore davantage dans les prochains mois.