La rentabilité des banques jugée trop faible par la Banque de France

La rentabilité du secteur bancaire français est restée relativement stable en 2019, « à un niveau encore assez faible », a précisé François Villeroy de Galhau lors de la présentation du rapport annuel de l’ACPR.

Les taux bas pèsent sur la rentabilité des banques

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, précise que la rentabilité moyenne des fonds propres des banques a atteint 6,5 % en 2019. Cette faible rentabilité impacte la valorisation boursière des banques européennes et montre que « le secteur bancaire européen n’a pas, comparé notamment aux banques américaines, une rentabilité excessive à toute épreuve ».

Plusieurs facteurs expliquent cette situation dont les taux bas. Pour rester concurrentes, les banques misent sur la diversification, les hausses de tarifs et les restructurations. Toutefois, le crédit immobilier reste le produit phare qui leur permet d’acquérir de nouveaux clients et de leur vendre notamment du crédit à la consommation, de l’assurance ou de l’épargne. Le poids croissant du numérique au sein de la finance est un autre facteur susceptible d’expliquer cette faible rentabilité. En effet, les géants de la Tech prennent désormais en charge certaines activités traditionnellement bancaires. « La concurrence est bienvenue, mais elle doit être équitable », affirme le gouverneur de la Banque de France.

La solidité financière des banques françaises s’est renforcée

La Banque de France constate que les établissements bancaires français ont continué à renforcer leur structure financière. Ils sont désormais plus résistants face à la dégradation de l’activité économique qu’avant la crise bancaire et financière de l’automne 2008. François Villeroy de Galhau insiste toutefois sur la nécessité de « rester vigilant et de veiller aux conditions de la reprise en poursuivant l’évaluation régulière des conséquences de la crise économique sur les institutions financières ». Cela se traduira principalement par « un suivi de la qualité globale du portefeuille de prêts face au risque de faillites ».

Vers une multiplication des opérations de fusion ?

Le président du conseil de surveillance de la Banque centrale européenne (BCE) a récemment souligné l’intérêt pour les banques de procéder à des opérations de fusion alors que la pandémie rogne leur profitabilité. En début d’année, il s’est d’ailleurs dit favorable à une simplification du cadre réglementaire entourant cette évolution. Andrea Enria se dit par exemple favorable à « la possibilité de faciliter l’octroi d’exonérations sur la liquidité du niveau individuel, dans la mesure du possible dans le cadre législatif actuel ».

Pour le moment, la situation reste complexe pour les professionnels du secteur bancaire. En effet, d’un côté, la BCE les encourage à fusionner afin de minimiser l’impact des taux bas sur la rentabilité, de l’autre, le cadre réglementaire n’est pas favorable.