Un effondrement historique du PIB
C’est la baisse la plus importante depuis que l’Institut national des statistiques (Insee) mesure trimestriellement l’activité économique française. Le PIB s’est effondré de 13,8 %, la consommation des ménages a reculé de 11 %, les investissements ont diminué de 17,8 % et les exportations de 25,5 %.
Le point le plus bas de l’activité économique a été atteint au mois d’avril, avec une reprise graduelle en mai et en juin. Les ménages ont davantage consommé en juin qu’avant la crise du coronavirus, avec 2,3 % de dépenses supplémentaires par rapport au mois de février, notamment en ce qui concerne les biens fabriqués.
Par ailleurs, l’inflation a davantage progressé en juillet, avec une augmentation de 0,8 % contre 0,2 % en juin. Cette progression s’explique par une diminution plus faible des tarifs de l’énergie et un prix plus élevé des biens manufacturés.
Une baisse du PIB moins importante que prévu
Toutefois, cette baisse du PIB est moins importante que ne l’envisageaient l’Insee et les spécialistes il y a encore quelques semaines. Au mois de mai, l’Insee prévoyait en effet un effondrement du PIB de 20 %, et de 17 % à la mi-juin.
« C’est un chiffre attendu, c’est un chiffre sévère, mais c’est un chiffre moins sévère que prévu », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance. Il a déclaré que le gouvernement était « totalement déterminé à tout faire […] pour accélérer le redressement économique national et créer les emplois qui vont avec », et a précisé : « Si nous avons aujourd’hui des chiffres de croissance qui sont un peu moins mauvais que prévu, c’est la preuve que l’action politique, la décision politique publique, elle est efficace. »
Un rebond très attendu
La dernière chute brutale du PIB remonte au deuxième trimestre de l’année 1968, avec un effondrement de 5,3 %. La grève générale du mois de mai avait alors mis à l’arrêt 10 millions de personnes pendant 2 semaines, soit environ la moitié de la main-d’œuvre du pays.
La chute avait cependant été de courte durée et suivie d’un rebond de + 8 % dès l’été. Une remontée que les analystes et statisticiens espèrent aussi rapide en 2020 : l’Insee l’estime à + 19 % pour le 3e trimestre.
Les deux crises ne sont toutefois pas comparables : le secteur marchand a vu son activité chuter de 40 % pendant 2 mois, contre 2 semaines seulement en mai 1968, avec parfois des restrictions toujours en place en raison des mesures sanitaires de précaution. De plus, la crise économique est cette fois-ci mondiale et pèse sur le commerce international et les exportations. Enfin, la menace sanitaire, en l’absence d’un vaccin, perdurera pendant de longs mois.