Forte hausse des dépôts au 1er semestre 2020
Depuis le début de l’année, les Français ont déposé bien plus d’argent qu’ils n’en ont retiré sur leur Livret A. Ils auraient déjà placé 100 milliards d’euros sur des dépôts au cours du 1er semestre, selon les chiffres de la Banque de France. Sur cette période, les dépôts à vue ont augmenté de 60 milliards d’euros alors que les dépôts bancaires rémunérés ont gonflé de 35 milliards d’euros.
Les sommes placées sur les Livrets A n’ont cessé de croître ces derniers mois. En juillet, la collecte nette (les dépôts, moins les retraits) est restée largement positive, de 1,85 milliard d’euros, comme montrent les derniers chiffres publiés par la Caisse des Dépôts et consignations. Au total, depuis le début de l’année et malgré la période de confinement, 22,25 milliards d’euros ont été collectés.
Un léger ralentissement par rapport à juin
Si la collecte nette enregistrée en juillet reste élevée, son niveau n’ayant été dépassé qu’à deux reprises par le passé (en 2011 et 2012), elle ralentit légèrement par rapport au mois de juin (environ 3 milliards d’euros) et fortement par rapport aux mois d’avril et mai (respectivement 5,4 et 3,9 milliards d’euros). En effet, le confinement imposé pour faire face à la crise sanitaire a conduit les Français à une « épargne forcée ». Ces niveaux de collecte n’avaient pas été atteints depuis janvier 2013 (8,2 milliards d’euros).
Un succès historique
Considéré comme un placement refuge, le Livret A connaît un succès historique dans un contexte d’incertitudes économiques et sanitaires, et malgré un taux d’intérêt faible, à 0,5 % par an. Les mêmes tendances sont observées pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) qui obéit à des règles proches de celles du Livret A (taux, exonération fiscale). À eux deux, ces placements enregistrent ainsi une collecte nette de 2,49 milliards d’euros en juillet, et de 28,61 milliards d’euros depuis janvier 2020.
L’afflux d’épargne généré par la crise du Covid-19 ne profite pas à tous les supports. Les fonds en euros de l’assurance-vie affichent par exemple une décollecte de près de 5 milliards d’euros au 1er semestre. Les chiffres publiés par la Fédération française de l’assurance (FFA) font néanmoins état d’un léger regain d’intérêt des épargnants pour ces placements. En juin, les versements sur les contrats d’assurance-vie ont bondi de 9,9 milliards d’euros, soit presque le double par rapport au mois précédent (+5,7 milliards d’euros). La FFA explique cette reprise par la réouverture des agences d’assurance et des banques, et par la levée des interdictions de circulation.