Une dépréciation du fonds de commerce
Même au plus dur de la crise financière, le groupe bancaire espagnol Santander, mené par Ana Botin, avait réussi à maintenir de bons résultats. Pourtant, au deuxième trimestre 2020, plusieurs dépréciations comptables liées à l’impact du Covid-19 ont fait plonger ses chiffres dans le rouge, avec au total 11,1 milliards d’euros de perte au deuxième trimestre 2020.
Santander a déprécié des survaleurs d’acquisitions passées à hauteur de 10,1 milliards d’euros, et des actifs d’impôts différés à hauteur de 2,5 milliards d’euros. Plusieurs filiales du groupe sont concernées par la dépréciation de son fonds de commerce, avec en première position la filiale britannique, dévaluée de 6,1 milliards d’euros.
La filiale américaine du groupe est dépréciée de 2,3 milliards d’euros, la filiale polonaise de 1,2 milliard et la branche de crédit à la consommation de 477 millions d’euros. Le groupe Santander explique avoir pris ces décisions après avoir étudié les impacts de la crise économique et les perspectives de croissance dans les différents pays où il est implanté.
Un bilan solide malgré tout
« Cela n'a aucun impact sur les positions de liquidité ou de risque de crédit de la banque, et n'a pas d'incidence sur le ratio de fonds propres CET1 », a déclaré le groupe bancaire espagnol dans un récent communiqué. Le ratio de fonds propres CET1 a légèrement progressé, à 11,84 % contre 11,58 % fin mars.
Sans cette série de dépréciations comptables, le groupe aurait enregistré un bénéfice net de 1,9 milliard d’euros au premier semestre, avec toutefois une baisse de 53 % sur un an.
Ana Botin, la présidente du groupe, se veut également rassurante. Citée dans le communiqué publié par Santander, elle déclare : « [La dépréciation] n'affecte pas la solidité de notre bilan. Les bases de notre activité sont solides, avec un niveau de capital dans la partie haute de nos objectifs. »
Le produit net bancaire de Santander est de 11,8 milliards d’euros, soit une baisse de 8 % sur un an. Le groupe bancaire espagnol prévoit par ailleurs d’ici la fin de l’année 2020 un coût du risque entre 140 et 150 points de base.