Des provisions pour pertes sur crédit de 761 millions d’euros
Bien qu’il affiche une perte de 90,3 millions de dollars au 2e trimestre « dépassant les attentes des analystes », le géant allemand se veut optimiste, avec un bénéfice avant impôt de 158 millions d’euros entre avril et juin 2020.
La crise du Covid-19 a contraint la banque à augmenter ses provisions pour pertes potentielles de crédit à 761 millions d’euros (contre 506 millions d’euros au 1er trimestre) ainsi que ses provisions pour banque d’investissement. Ses chiffres restent néanmoins inférieurs à ceux révélés par d’autres groupes européens. Fin juillet, Barclays a par exemple annoncé avoir provisionné 1,6 milliard de livres (1,76 milliard d’euros) face au risque de défauts de paiement. De son côté, Santander a accusé une perte nette record de plus de 11 milliards d’euros au 2e trimestre en raison d’un provisionnement massif lié au coronavirus.
Un vaste plan de restructuration
Deutsche Bank a lancé un vaste plan de restructuration après les pertes annuelles constatées au cours des 5 derniers exercices. Ses dirigeants ont néanmoins déclaré qu’il était peu probable que la performance enregistrée au 1er semestre se répète : même en cas de « deuxième vague » d'épidémie, « les autorités ne fermeront pas l'économie comme la première fois ». La banque observe également que ces derniers mois, le taux de remboursement des crédits a été plus élevé que celui anticipé et la demande de prêts garantis par État moins importante qu’attendu.
« Les fruits de tout notre travail commencent déjà à se faire sentir », a déclaré Christian Sewing, président du directoire, dans un mémo au personnel, tout en rappelant l'ampleur de la restructuration lancée en 2019. En effet, le plan de réduction des coûts a déjà été mis en œuvre à 50 % et un tiers des 18 000 suppressions de postes annoncées ont été réalisées.
Les résultats de la banque d’investissement en nette hausse
L’optimiste de Deutsche Bank s’explique par ailleurs par les résultats de la banque d’investissement qui poursuivent la dynamique engagée sur les 3 premiers mois de l’année. Ses revenus ont augmenté de 46 % au 2e trimestre, à 2,7 milliards d’euros, alors que les activités de change ont progressé de 39 % en raison de la volatilité induite par la crise sanitaire. « Il semble que la Deutsche Bank soit revenue de l'enfer », affirme Octavio Marenzi, directeur général de la société de conseil Opimas.