Une croissance du crédit particulièrement forte pour les PME
Les statistiques de la Banque de France montrent que les crédits accordés aux entreprises françaises ont augmenté de 11,3 % sur un an, atteignant un encours total de 1 154,1 milliards d’euros à la fin juin. En mai, la croissance s’est établie à 10,8 %, contre 8,2 % en avril. Cette croissance est essentiellement portée par les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, à savoir : l’hébergement et la restauration, le conseil et les services aux entreprises, la construction, le transport et l’entreposage. Par tailles d’entreprises, les crédits ont progressé de 15,4 % pour les PME, de 9,7 % pour les entreprises de taille intermédiaire (entre 250 et 5 000 salariés), de 6,4 % pour les grandes entreprises.
Une capacité d’investissement réduite
La situation financière des entreprises françaises est préoccupante. L’objectif affiché par le gouvernement est d’assurer la reprise et d’aider les plus fragiles à maintenir leur activité pendant les prochains mois sans tomber dans la faillite. Le dispositif des PGE (Prêts garantis par l’État) mis en place pour soutenir les acteurs mis en difficulté par la crise du Covid-19 est un indéniable succès. Cependant, toutes les entreprises ne seront pas en mesure de rembourser leur prêt.
Pendant le confinement, beaucoup de sociétés ont privilégié les crédits de trésorerie proposant des conditions attractives grâce à la possibilité de recours au PGE et reporté ou annulé leurs dépenses d’investissement. Parmi les PME, 42 % ont demandé un crédit de trésorerie durant le 2e trimestre, contre 17 % entre janvier et mars. Sur cette même période, 28 % des TPE et 40 % des entreprises de taille intermédiaire ont également entrepris cette démarche.
Une fin d’année décisive
Au mois de juillet, les deux types de crédits se sont rééquilibrés. Effectivement, les crédits à l’investissement ont augmenté de 4,8 milliards d’euros et la souscription de crédits de trésorerie a ralenti (+8,6 milliards d’euros en juillet, contre +10,5 milliards d’euros en juin). Reste à savoir si la fin d’année confirmera ou non cette tendance. Les entreprises ayant contracté un PGE vont pouvoir définir leurs modalités de remboursement. Pour celles qui optent pour un remboursement étalé sur 5 ans, le prêt ne sera plus considéré comme un crédit de trésorerie, mais comme un crédit à l’investissement.
En attendant, le Haut conseil de stabilité financière, piloté par Bercy et la Banque de France, reste vigilant et a décidé de prolonger jusqu’à juin 2021 le seuil limitant à 5 % des fonds propres l’exposition des banques aux entreprises françaises les plus endettées.