Plus d’une entrepreneure sur deux a perdu la moitié de son activité
Selon le sondage mené par Initiative France auprès de 9 000 dirigeants de TPE, 69 % des femmes entrepreneures ont été contraintes de suspendre leur activité pendant le confinement, contre 49 % chez les hommes. Il précise par ailleurs que 66 % d’entre elles n’ont pas pu se rémunérer pendant cette période (contre 55 % des hommes). Le contexte familial a pesé, certaines dirigeantes ayant vu leur activité reléguée à « un revenu complémentaire », indique le réseau. La situation est néanmoins « plus égalitaire » pour les cheffes de sociétés plus grandes.
Une autre étude réalisée par le Lab Bouge ta Boîte fait le point sur les conséquences du Covid-19 sur l’activité des TPE dirigées par les femmes. Sans surprise, le tableau est plutôt sombre : plus d’une entrepreneure sur deux affirme avoir subi une baisse d’activité supérieure à 50 % depuis le déconfinement et s’estime en danger d’ici la fin de l’année. Le sondage permet d’identifier plusieurs obstacles à la reprise : perte de clients ou de contrats, marché en berne, question de la garde des enfants.
Des aides gouvernementales insuffisantes ?
85 % des femmes dirigeantes interrogées ont activé les mesures gouvernementales. 75 % ont bénéficié d’un report d’échéances et près de 50 % ont profité du Fonds de solidarité, un dispositif institué jusqu’au 31 décembres 2020. En revanche, seuls 16 % des sondées ont obtenu un Prêt garanti par l’État.
L’étude du réseau féminin montre que les entrepreneures ont été réactives pendant et après le confinement en tentant de trouver une solution pour faire face à la crise. La moitié d’entre elles en ont profité pour suivre une formation ou accroître leur présence sur les réseaux sociaux. Les cheffes d’entreprises sont également nombreuses à avoir refait leur site Internet ou élargi leur gamme de produits ou de services.
De manière générale, les aides proposées par le gouvernement aux femmes entrepreneures semblent insuffisantes. En effet, 16 % d’entre elles redoutent une fermeture en septembre. Selon Bernadette Sozet, directrice générale d’Initiative France, interrogée par l’AFP, cela s’explique par le fait qu’elles ont moins d’économies pour se lancer et les banques se montrent logiquement plus réticentes. Ainsi, les entreprises dirigées par les femmes ont souvent des bases financières moins solides pour résister à une crise.
Selon le réseau Initiative France et le Lab Bouge ta Boîte, plusieurs points doivent aujourd’hui être améliorés dont l’accompagnement et les dispositifs de financement proposés aux femmes entrepreneures, le financement de 50 % de la première année d’adhésion à un réseau ou un collectif.