Des mesures efficaces pour absorber le choc actuel
La réforme Bâle III, qui fait partie des initiatives prises à la suite de la crise de 2007 pour renforcer le système financier, a permis aux banques de limiter les dommages liés à la crise du Covid-19.
Parmi les plans les plus importants prévus par ces Accords, il y a la mise en place d’un ratio de liquidité pour les banques internationales et la redéfinition des fonds propres réglementaires. En effet, Bâle III introduit deux ratios de liquidité : le LCR (Liquidity Coverage Ratio) visant à permettre aux banques de résister à des crises de liquidité aigües sur une durée de 1 mois, et le NSFR (Net Stable Funding Ratio), un ratio structurel de liquidités à long terme. Par ailleurs, la réforme renforce le niveau des fonds propres requis imposant aux établissements bancaires de réduire leur total de bilan ou d’augmenter leur capital. Ce niveau de fonds propres garantit la solvabilité des banques face aux pertes qu’elles pourraient endosser.
Hausse des prêts transfrontaliers accordés aux institutions non bancaires
La crise du coronavirus a poussé le secteur bancaire à renforcer ses liens avec les non-banques et ainsi stimulé la croissance du marché « Shadow Banking » ou la finance de l’ombre. Alors que la croissance de la finance parallèle avait fortement ralenti en 2018, représentant près de 50 900 milliards de dollars, la tendance s’est inversée en 2020. Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), les créances internationales des banques sur les institutions financières non bancaires se sont établies à 7 500 milliards de dollars au 1er trimestre, soit une hausse de 63 % par rapport au 1er trimestre 2015.
Dans un article paru dans la dernière revue trimestrielle de la BRI, les auteurs précisent que c’est au moment le plus aigu de la tempête financière, au 1er trimestre 2020, que les liens entre les banques et les non-banques se sont renforcés. Les créances transfrontalières ont alors atteint 800 milliards de dollars. Cette expansion concerne principalement les fonds localisés aux États-Unis, au Royaume-Uni et aux Îles Caïman.
Les liens entre les banques et les autres acteurs de la finance sont désormais surveillés de près par les autorités qui peinent à cartographier ce qui relève du Shadow Banking. La tâche n’est pas aisée tant les données nécessaires sont compliquées à récupérer et à comparer.