La moitié des Français sont prêts à payer pour un rendez-vous avec leur banquier
Le groupe bancaire teste depuis plusieurs mois en France une nouvelle prestation habituellement proposée dans le monde de la gestion de fortune : l’accès payant à des conseillers bancaires personnels. Ce concept existe déjà en Grande-Bretagne et a pour but d’offrir aux clients un service plus qualitatif dans un contexte économique difficile marqué par les taux bas et la pression concurrentielle.
De la même façon qu’ils paient une consultation médicale, près de 40 % Français se disent prêts, certainement ou probablement, à payer pour prendre rendez-vous avec leur conseiller bancaire à condition que le compte et la carte bancaire restent entièrement gratuits, révèle un sondage réalisé en 2019 par le cabinet Deloitte. BNP Paribas a voulu expérimenter ce nouveau mode de tarification bancaire.
Des conseillers bancaires disponibles et plus spécialisés
La banque souhaite mettre à disposition de ses clients en recherche d’un accompagnement et d’une expertise renforcés pour optimiser la gestion de leur épargne ou la protection de leur famille, des conseillers bancaires disponibles et plus spécialisés. Ces conseillers, baptisés « Affinité », seraient chargés de gérer les opérations courantes d’un nombre réduit de clients en portefeuille. Le service est accessible sous forme d’abonnement payant, à 12 euros, et permettrait à chacun de générer 144 euros de revenus annuels supplémentaires, précise la banque.
Pour BNP Paribas, l’intérêt de cette offre est clair : accroître ses revenus qui sont actuellement sous pression en raison de la faiblesse des taux et l’encadrement des frais et commissions bancaires. De leur côté, les épargnants peuvent conserver sur la durée le même interlocuteur. Ils ont la garantie que leur conseiller dédié soit moins soumis au turnover.
Une approche inédite en France
BNP Paribas est la première banque à proposer un tel service en France même si en début d’année, les Caisses d’Épargne avaient envisagé de tester le statut de « banquier auto-entrepreneur » dans deux régions.
Le groupe bancaire indique que cette prestation est aussi un moyen de se démarquer face aux nombreuses offres bancaires concurrentes proposées sur Internet ou dans les bureaux de tabac et qui sont gratuites ou bon marché. Les banques traditionnelles doivent notamment faire leurs preuves dans l’accompagnement des clients confrontés à une situation difficile. C’est en progressant dans ce domaine qu’elles vont pouvoir améliorer ce qui reste leur point faible : la recommandation. La pandémie de Covid-19 et la crise économique qui y est liée leur en donnent justement l’occasion.