Fraude sur les chèques : 539 millions d’euros en 2019
Le chèque est le moyen de paiement le plus fraudé en France, selon le rapport annuel 2019 de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement publié ce 22 septembre. La fraude sur le chèque a augmenté de 20 % en un an, atteignant près de 540 millions d’euros l’année dernière. Son taux de fraude dépasse pour la première fois celui de la carte bancaire.
L’escroquerie la plus fréquente reste le détournement avec fausse signature d’un chèque volé ou perdu, la falsification d’un chèque valide, la fabrication de faux chèques et le recours à des « mules » trouvées sur les réseaux sociaux pour l’encaissement des chèques frauduleux de plusieurs milliers d’euros contre la promesse d’une rémunération.
Les autres moyens de paiement enregistrent une fraude globalement maîtrisée. Pour les cartes de paiement émises en France, le taux de fraude reste stable, à 0,064 %. La fraude sur les virements progresse légèrement, mais son taux de fraude demeure au niveau le plus bas parmi les moyens de paiement. L’Observatoire confirme que le paiement par carte sans contact a augmenté de plus de 65 % en septembre 2020 par rapport à la même période en 2019. Cependant, le taux de fraude s’est maintenu : 1 euro de fraude pour 5 000 euros de paiements. Enfin, la fraude sur les prélèvements a fortement diminué, à 11 millions d’euros en 2019 (-81 % sur un an).
Le chèque paye ses insuffisances de sécurité
Bien qu’il soit de moins en moins utilisé en France, le chèque reste ancré dans les habitudes de paiement, notamment pour les paiements de montants élevés, qui dépassent le plafond de carte bancaire. Effectivement, il garde sa place de troisième moyen de paiement le plus utilisé en valeur de transactions, précise la banque centrale.
Interpellé par la forte progression de la fraude sur les chèques, l’Observatoire a décidé de lancer une étude sur les pistes de renforcement de la sécurité de ce moyen de paiement, en y associant toutes les parties prenantes concernées. Les travaux seront présentés dans le rapport annuel 2020 de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement. Parmi les pistes de réflexion déjà à l’étude, il y a : l’instauration de nouvelles normes de fabrication des chèques avec des éléments de sécurité supplémentaires, la traçabilité des envois des carnets de chèques, le rejet des chèques trop raturés.