Jusqu’à 700 milliards de dollars de pertes
Les « tests de résistance » menés par la FED face à divers scénarios de récession liés au coronavirus montrent que 34 grandes banques pourraient subir jusqu’à 700 milliards de dollars de pertes. Si la banque centrale estime que les établissements devraient être en mesure de résister à une récession sévère et prolongée, elle indique que plusieurs se retrouveraient proches des exigences minimales en fonds propres. Cette réflexion l’a amenée à plafonner les dividendes que les banques américaines verseront au 3e trimestre. Ceux-ci ne pourront excéder ceux du 2e trimestre.
Autre décision prise par la Réserve fédérale américaine : l’interdiction des rachats d’action, qui représentent un autre moyen de rémunération des actionnaires, au moins durant le 3e trimestre.
Préserver les liquidités des banques
Pour aider le système bancaire à faire face à la crise du Covid-19, le régulateur a prolongé ces mesures d’urgence. Les banques devront continuer à limiter les rémunérations versées aux actionnaires jusqu’à la fin de l’année afin de préserver leurs liquidités en cette période d’incertitudes économiques. Celles aux actifs supérieurs à 100 milliards de dollars ne pourront pas procéder à des programmes de rachats d’actions pendant trois mois supplémentaires. La banque centrale américaine n’avait pas eu recours à ces actions depuis la crise financière de 2008.
De nouveaux « stress tests » prévus d’ici la fin de l’année
La FED souhaite s’assurer de la solidité des banques et a annoncé que de nouveaux « stress tests » seraient réalisés au 4e trimestre 2020. Les résultats seront publiés d’ici la fin de l’année. Les scénarios prévoient une récession sur 9 trimestres et sont « nettement plus sévères que la plupart des projections », selon la FED.
C’est la première fois que le régulateur met en place deux phases de tests en seulement un an. Pour rappel, l’intérêt de ces tests de résistance, qui s’ajoutent aux tests de résistance annuels introduits parla loi Dodd-Franck, est d’évaluer les pertes d’une institution financière et les fonds propres qui lui seraient nécessaires pour résister à une crise financière. On distingue les « stress tests » globaux qui portent sur l’établissement bancaire dans son ensemble, des « stress tests » partiels, appliqués à un périmètre restreint de son activité. Ces exercices sont aujourd’hui indispensables pour faire apparaître la capacité des banques à affronter d’éventuels chocs économiques et mettre en place des solutions adaptées.