Mettre l’épargne des Français au service du financement des PME
Selon les chiffres publiés par l’INSEE, le taux d’épargne des ménages atteint 27,4 % alors qu’il n’était que de 14,9 % en 2019. Toutefois, ces sommes ne profitent pas à l’économie française alors que les entreprises ont besoin de renforcer leurs fonds propres.
Plusieurs gouvernements ont déjà essayé de mettre l’épargne des Français au service du financement des PME, sans succès. Cette fois, Bpifrance semble avoir trouvé la solution avec la création du fonds « Bpifrance Entreprises 1 » ouvrant la voie au private equity aux particuliers.
Quelles sont les caractéristiques du fonds lancé par Bpifrance ?
Près de 1 500 petites et moyennes entreprises et startups majoritairement françaises font partie du fonds « Bpifrance Entreprises 1 », dont le ticket d’entrée est fixé à 5 000 euros. La banque publique d’investissement précise qu’il s’agit d’un placement risqué, le capital n’étant pas garanti.
Le fonds de placement est fermé pendant 5 ans, ce qui signifie qu’une fois investi, il n’est plus possible de récupérer son argent durant cette période. Sa durée est de 6 ans, prorogeable un an.
Objectif : 95 millions d’euros d’investissement sur 12 mois de souscription
Bpifrance espère attirer 95 millions d’euros d’investissement sur 12 mois de souscription et générer un rendement compris entre 5 et 7 % pour les épargnants. Le but est de débloquer des fonds propres pour les PME, surtout en temps de crise. « C'est une forme de patriotisme économique, vous aidez les PME à se développer sur le territoire », a affirmé Bruno Le Maire, sur LCI. Le ministre de l’Économie et des Finances a, à cette occasion, répété sa promesse déjà faite aux Français : il n’y aura pas de hausse d’impôt et l’épargne, qui s’accumule depuis plusieurs mois, ne sera pas taxée.
La solution proposée par Bpifrance ne convainc pas tout le monde. Effectivement, certains spécialistes soulignent que les produits de placement ne manquent pas, rappelant l’existence du Fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI) ou encore du Fonds d’investissement de proximité (FIP). Le problème pourrait être ailleurs, notamment dans le fait que les banques se soient progressivement détournées du financement des entreprises au profit du crédit immobilier et des activités de marché spéculatives. Une étude récente de Kantar pour BNP Paribas Cardif le confirme : le private equity arrive au dernier rang des produits dans lesquels les CGP souhaiteraient renforcer leur portefeuille. Reste à savoir si le nouveau fonds convaincra ou non les ménages français.