Un manque à gagner considérable pour les entreprises
Si la moyenne des retards de paiement fin 2019 est à peu près équivalente à celle constatée en 2018, le manque à gagner est tout de même considérable pour les entreprises, qui peuvent être fragilisées, voire menacées par cette trésorerie manquante.
Pour les entreprises de taille intermédiaire, les retards de paiement représentent un manque à gagner de 7 milliards d’euros, tandis que pour les petites et moyennes entreprises, le montant s’élève à 19 milliards d’euros.
Durant le confinement, les retards de paiement n’ont pas augmenté massivement comme cela était à craindre. Cela dit, de nombreuses entreprises étant alors à l’arrêt, il y a eu également un moins grand nombre d’émissions de factures.
La question des retards de paiement entre entreprises est particulièrement problématique en France, où les délais sont plus longs que dans les pays voisins.
Le gouvernement souhaite réduire les retards de paiement
Dans un entretien accordé au journal Les Echos, le ministre délégué aux Petites et moyennes entreprises Alain Griset a fait part de son souhait d’abaisser la moyenne des retards de paiement en dessous de 10 jours d’ici la fin de l’année 2021, soulignant que le retard moyen aux Pays-Bas est seulement de 4 jours, et de 7 jours en Allemagne.
Les grandes entreprises figurent chaque année parmi les mauvais payeurs. Comme le souligne le dernier rapport de l’Observatoire des délais de paiement, « les retards de paiement augmentent avec la taille de l’entreprise ». Toutefois, « certains grands groupes ont engagé des démarches volontaires à l’égard de leurs fournisseurs, en particulier PME ».
Une prise de conscience qu’Alain Griset souhaite encourager : « Il faut faire comprendre aux grandes entreprises qu'elles ont intérêt à avoir des sous-traitants en bonne santé […] Il faut donc que nous sensibilisions le management des grandes entreprises » a-t-il expliqué aux Echos.
Par ailleurs, une autre mesure pourrait permettre de réduire les délais de paiement : la facturation électronique, qui sera obligatoire à partir de 2023 pour les entreprises. Elle permettrait, selon le ministre délégué aux PME, de gagner 3 à 4 jours.
Alain Griset n’a toutefois pas exclu le recours à « des outils plus contraignants à l'avenir ».