Des saisines pour refus d’octroi de prêts garantis par l’État
La plupart des entreprises ayant fait appel à la Médiation du crédit sont des TPE à qui les établissements bancaires ont refusé l’octroi de prêts garantis par l’État (PGE). Ce sont en tout 10 539 dossiers éligibles qui ont été déposés et enregistrés entre avril et septembre 2020.
Les entreprises ayant fait une demande de médiation relèvent majoritairement des secteurs les plus impactés par la crise sanitaire, plus particulièrement dans le domaine des services pour 54 % d’entre elles, et du commerce pour 23,3 %, selon les chiffres annoncés par la Banque de France dans un récent communiqué.
Ces saisines, qui ont progressivement diminué au cours du troisième trimestre, portent sur un montant cumulé de crédits de 2,3 milliards d’euros, « ce qui représente une proportion très limitée, de l’ordre de 1,8 %, des demandes de PGE sollicitées en raison du faible taux de refus des banques (estimé à 2,7 %) », explique le communiqué de la Banque de France.
La Médiation du crédit a donné raison à la moitié des entreprises ayant fait appel à ses services entre avril et septembre 2020, soit 5 119 entreprises, ce qui a permis de sauvegarder 61 157 emplois.
Vers un durcissement des conditions d’octroi de crédits
Si le taux de refus d’octroi des prêts garantis par l’État est relativement faible, les choses risquent de se compliquer en 2021.
La fin du dispositif de garantie de l’État, initialement prévue fin décembre 2020, a été repoussée de 6 mois. Toutefois, l’augmentation du nombre de faillites risque de conduire les banques à un durcissement des conditions d’obtention de crédits.
Interrogées par la Banque centrale européenne au mois de juillet, la plupart des grandes banques européennes disaient déjà s’attendre à durcir leurs conditions au troisième trimestre 2020.
La deuxième vague épidémique qui frappe actuellement le pays a conduit le gouvernement à prolonger un certain nombre de dispositifs visant à soutenir les entreprises, comme le chômage partiel, les PGE ou encore les reports de charges.
Lorsque ces dispositifs prendront fin, il est probable que les banques jouent la carte de la sécurité face à des entreprises fortement fragilisées.