Près de la moitié des ménages sont endettés
Les taux bas ont incité les ménages à souscrire un ou plusieurs crédits immobiliers et/ou à la consommation. Résultat : aujourd’hui, près d’un sur deux est endetté. Pour le moment, il n’y a pas de véritable hausse des impayés. Le nombre de dossiers de surendettement déposés depuis le 1er janvier 2020 est même en baisse par rapport à l’année 2019.
Malgré les chiffres rassurants, les acteurs du secteur redoutent l’impact de la 2ème vague de l’épidémie sur l’endettement des ménages. Il faut dire que parallèlement, le taux de chômage a bondi de 9 % au 3ème trimestre.
Le réseau d’associations Crésus recommande aux emprunteurs qui font face à des difficultés financières d’agir rapidement et de ne pas attendre le dépôt d’un dossier de surendettement. Parmi les solutions possibles, il y a la procédure du délai de grâce qui permet de saisir le juge afin qu’il suspende les mensualités de crédit pendant 2 ans. Le juge peut également fixer dans son ordonnance les modalités de paiement des sommes pouvant être exigées au terme de ce délai.
Octroi de crédit : les banques de plus en plus exigeantes
Les autorités, comme les banques, craignent une explosion des impayés dès 2021. Pour faire face à la croissance de l’endettement, celles-ci ont resserré certaines conditions. En effet, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a réuni Bercy, le Trésor et la Banque de France en septembre pour annoncer le maintien, au moins jusqu’à la fin de l’année, de ses recommandations de prudence en matière de crédit immobilier.
Pour rappel, en 2019, le HCSF avait suggéré aux banques de ne plus octroyer de crédits immobiliers d’une durée supérieure à 25 ans, ni d’accepter que les remboursements d’emprunt par les ménages dépassent un tiers de leurs revenus. Selon les autorités, il n’y a pas encore lieu de desserrer ces contraintes, car « le marché et la production des crédits immobiliers se sont redressés », d’une part, et « les taux sur les crédits immobiliers restent à un niveau proche de leurs plus bas historiques », d’autre part.
De leur côté, les banques ont déjà adapté leur comportement en se montrant plus exigeantes dans leur analyse. Une enquête réalisée par la Banque centrale européenne (BCE) montre que les critères d’octroi des prêts aux ménages se sont particulièrement durcis en France où les établissements font état d’une moindre tolérance au risque.
Reste à savoir si les anticipations des acteurs du secteur se confirmeront dans les prochaines semaines en fonction de l’évolution de la pandémie sur le territoire.