Le logiciel Slack rattrapé par Teams
Destinée au marché professionnel, la messagerie collaborative Slack a commencé à faire parler d’elle au milieu des années 2010. Elle se positionnait alors comme une alternative aux mails qui inondent les messageries professionnelles.
Slack a réussi à lever des fonds considérables, plus de 500 millions de dollars entre 2014 et 2016, et la start-up est passée tout près d’une proposition de 8 milliards par Microsoft, à laquelle Bill Gates et Satya Nadella se sont opposés au dernier moment. Le nombre d’utilisateurs quotidiens de la messagerie Slack a bondi de 2600 % en 4 ans, passant à 8 millions de personnes en 2018 et à 12 millions en 2019.
Mais en parallèle, Microsoft a lancé son logiciel Teams, une plateforme collaborative destinée elle aussi au marché professionnel et intégrée dans la suite bureautique Office 365. Pour les très nombreuses entreprises qui possédaient déjà cette suite, il suffisait donc d’ajouter une fonctionnalité, ce qui a permis un déploiement rapide de ce nouvel outil.
La pandémie de Covid-19 et le confinement ont entraîné une généralisation du télétravail, qui s’est avéré être une véritable opportunité pour ces logiciels. Slack s’en est toutefois moins bien saisi que Microsoft, qui en a profité pour proposer Teams gratuitement pendant une partie du confinement du printemps. Alors que Slack a poursuivi sa croissance de façon plutôt linéaire, Teams a bondi, séduisant également grâce à ses plus nombreuses fonctionnalités, comme la visioconférence par exemple.
Le rachat par Salesforce, l’opération la plus importante du secteur
Lors de la publication de ses résultats du précédent trimestre, Salesforce a annoncé avoir racheté, pour 27,7 milliards de dollars, la messagerie collaborative Slack. L’éditeur de logiciels, spécialisé dans le cloud, réalise ainsi la plus importante opération du secteur, juste devant le rachat en 2016, pour 26,2 milliards de dollars, de LinkedIn par Microsoft.
Le rachat de Slack doit encore être validé par les autorités, mais quoi qu’il en soit, Salesforce a décidé de laisser aux manettes de Slack son cofondateur et actuel PDG, Stewart Butterfield. L’objectif du PDG de Salesforce, Marc Benioff, est d’intégrer Slack à ses propres offres cloud, et de permettre ainsi aux utilisateurs de rassembler sur un même outil leurs échanges, données et informations.
Pour Salesforce, le rachat de Slack est un moyen de peser davantage face à Microsoft, dont l’outil Teams comptait fin octobre 115 millions d’utilisateurs, soit une croissance de 53 % en 6 mois.