Les dégâts causés par les sécheresses sur les habitations
Chaque année, les périodes de sécheresse coûtent aux assureurs entre 700 et 900 millions d’euros. Si les agriculteurs sont les premiers à en subir les conséquences, les particuliers ne sont pas épargnés. En effet, la sécheresse provoque un rétrécissement des sols argileux, qui gonflent à nouveau avec les pluies d’hiver.
Ce phénomène, appelé « retrait-gonflement des argiles », provoque des fissures et une fragilisation des habitations, pouvant aller jusqu’à leur écroulement. Il concerne de nombreux bâtiments, notamment les maisons individuelles qui, pour beaucoup, ont été construites sur des terrains argileux.
Or, les épisodes de canicule et de sécheresse sont de plus en fréquents, et sont amenés à s’intensifier encore au cours des années à venir, ce qui pourrait augmenter fortement le coût des dommages liés aux catastrophes naturelles.
Un phénomène qui met à mal le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles
L’indemnisation des catastrophes naturelles repose actuellement sur un régime public-privé, mis en place en 1982. Concrètement, ce sont les assureurs qui sont chargés d’indemniser les victimes, le tout dans le strict respect de la réglementation de l’État qui encadre les procédures.
Entre 1982 et 2019, les sécheresses ont coûté 14 milliards d’euros, soit 36 % des dommages couverts par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles (en ne tenant pas compte des dommages causés aux véhicules).
Or, avec la multiplication et l’intensification des épisodes de sécheresse, ce montant pourrait augmenter de 23 % d’ici à 2050, comme l’estime la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), qui est en charge du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, dit « régime CatNat ».
En 2018, lors d’un déplacement à Saint-Martin un an après le passage de l’ouragan Irma, Emmanuel Macron avait promis une réforme de ce régime pour le rendre « plus rapide, plus généreux, mais aussi plus incitatif », avait-il alors déclaré.
Actuellement financé par une surprime sur les contrats d’assurance dommages, ce régime pourrait être mis à mal par le changement climatique et la multiplication des catastrophes naturelles. 2 ans plus tard, la réforme attendue par les assureurs n’a toutefois pas encore eu lieu.