Des prêts de consolidation
Le président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), François Asselin, propose la création de prêts de consolidation regroupant les créances sociales et fiscales avec un étalement sur 6 à 10 ans des remboursements. Cependant, les banques qui porteraient ces nouveaux prêts pourraient voir leurs bilans fragilisés et moins prêter à l’avenir. La mise en œuvre de cette solution paraît d’autant plus difficile que les dettes contractées jusqu’à maintenant par les entreprises ne leur ont pas servi à investir, mais à assurer leur survie. Celles-ci pourraient avoir du mal à produire des revenus futurs et donc à rembourser leurs prêts.
PGE : une année de franchise supplémentaire
Outre cette mesure, le président de la CPME propose de décaler le remboursement du prêt garanti par l’État (PGE) d’un an supplémentaire. Pour rappel, les premiers remboursements doivent démarrer en avril 2021. Or, les entreprises, dont l’activité a été à nouveau arrêtée avec le couvre-feu, ne pourront pas rembourser à compter de cette date.
Traiter le problème des loyers
Lorsque les entreprises ferment, elles « continuent de payer leurs loyers », précise François Asselin. Pour éviter de pénaliser ces acteurs, le président de la CPME suggère de « mettre en place un crédit d’impôt ».
Plus précisément, deux mesures proposées par la CPME sont actuellement étudiées par le ministère de l’Économie :
- La mobilisation du dépôt de garantie pour permettre l’annulation de 3 mois de loyers
- L’instauration d’un crédit d’impôt pour les bailleurs impayés, dans le cas où la société rencontre des difficultés de paiement
La prise en charge d’une partie des salaires
Trois économistes français, Olivier Blanchard, Jean Pisani-Ferry et Thomas Philippon, proposent que l’État subventionne une partie des rémunérations des travailleurs dans les secteurs les plus touchés par le virus. Concrètement, cette proposition consisterait à mettre fin progressivement au dispositif de chômage partiel pour le remplacer par une subvention aux salaires des employés des secteurs les plus touchés par la pandémie de Covid-19.
Les économistes rappellent que ces secteurs représentent entre 4 et 9 points de PIB en France. Selon eux, le coût de cette mesure serait bien inférieur à celui du dispositif de chômage partiel. En effet, si 30 % du salaire est versé par l’État, les finances publiques peuvent profiter des cotisations sociales sur les 70 % restants et n’ont pas à supporter l’indemnisation du chômage. Si cette proposition sera étudiée par Bercy, pas sûr qu’elle soit socialement acceptable en France.