Goldman Sachs : 104 milliards de dollars de deals conseillés
Alors que les établissements bancaires français ont été en première ligne auprès de leurs clients face à la crise, les banques américaines restent en tête du classement des fusions-acquisitions françaises en 2020. Plus précisément, Goldman Sachs prend la première place du classement Refinitiv, avec 104 milliards de dollars de deals conseillés. La banque a géré les trois plus grosses transactions de l’année :
- le rachat du groupe de télécoms et de médias Altice Europe par Patrick Drahi (5,35 euros par action),
- le contentieux judiciaire entre Suez et Veolia (22 milliards),
- le rachat d’Ingenico par le champion français du secteur, Worldline (10 milliards).
La deuxième place du classement est occupée par JPMorgan, également positionnée dans les deux premières transactions. Alors que Morgan Stanley était en tête en 2019, la firme passe désormais à la 7ème place, avec presque deux fois moins de deals que Goldman Sachs. Citi est aussi rétrogradée, passant de la 2ème à la 11ème place de ce classement, derrière le Crédit Agricole.
Des séances vidéo préenregistrées par drone
Le nombre et le volume conséquent de transactions gérées par les firmes américaines s’expliquent par leur capacité d’adaptation face à la crise sanitaire. Dans une interview accordée au journal Les Echos, Anne Bizien et Jérémie Marrache, coresponsables du M & A en France de Goldman Sachs, expliquent : « Il a fallu s’adapter très vite quand nous avons attaqué le deuxième trimestre. Pour les visites d’usines, nous avons déployé plusieurs formats, par exemple par séances vidéo préenregistrées par drone ».
Les banquiers de Goldman Sachs estiment que les drones ont contribué à faciliter les interactions avec les équipes de direction et à renforcer la confidentialité des deals. Ces nouvelles méthodes ont aussi permis de réaliser des économies de coûts, estimées à plus d’un demi-million d’euros. Malgré les avantages qu’ils présentent, les drones suscitent néanmoins des craintes chez certains clients. Celles-ci sont essentiellement liées à la surveillance et au phishing de données. Par ailleurs, des tiers de confiance ont dû intervenir dans le cadre de plusieurs transactions pour permettre aux acheteurs d’effectuer les visites en réalité augmentée.
De leur côté, les banquiers admettent que le mode virtuel n’est pas suffisant dans le processus de prise de décisions. Effectivement, le contact direct reste indispensable. « Nous allons essayer de garder le meilleur, mais le “body language” et le contact en direct, cela reste crucial en phase finale », confirme Carsten Woehrn, chargé des fonds pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) chez JP Morgan.