Une charge de remboursement élevée
« Compte tenu de l’ampleur du soutien public, la situation des ménages n’appelle pas, à ce stade, d’inquiétudes majeures pour la stabilité du système financier », indique la Banque de France dans son dernier rapport d’évaluation des risques du système financier français, publié le 31 décembre 2020.
Toutefois, l’équilibre est fragile, car 700 000 emplois devraient disparaître en 2021, et les dispositifs d’activité partielle, qui ont permis de préserver de nombreux postes, ne seront pas reconduits indéfiniment.
Par ailleurs, les ménages français ont désormais une charge de remboursement plus importante que les ménages italiens et espagnols. Bien décidés à profiter des taux bas, de nombreux ménages ont en effet contracté des prêts, immobiliers ou à la consommation : aujourd’hui, un ménage français sur deux est porteur d’un crédit, ce qui représente 20 % de la dette des ménages de la zone euro et 40 % de la croissance de l’endettement depuis 2015.
Une possible vague d’impayés
Plusieurs experts craignent une vague d’impayés, et les banques font d’ores et déjà preuve de plus de prudence en matière d’octroi de crédit, comme le confirme une enquête de la Banque centrale européenne.
« La dérive des conditions d’octroi des crédits immobiliers observée ces dernières années a contribué à fragiliser les ménages, mais les mesures prises par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en décembre 2019 puis 2020 visent à arrêter cette dérive », estime la Banque de France.
Toutefois, les recommandations du Haut Conseil de stabilité financière ne semblent pas, pour l’heure, avoir véritablement pesé dans l’octroi de crédits, qui est toujours proche du niveau inégalé du quatrième trimestre 2019. Par ailleurs, de plus en plus de ménages renégocient leur prêt immobilier, non pour bénéficier de taux plus bas, mais pour faire baisser le montant des mensualités.
Les régulateurs financiers affirment toutefois être très attentifs à l’évolution de la situation, pour prendre les mesures nécessaires notamment en cas de hausse du chômage.