Contrer les effets de la crise du Covid-19
Le Prêt garanti par l’État a été lancé en mars 2020 par le ministère de l’Économie, les banques et Bpifrance pour contrer les effets de la crise. Son objectif est de fournir rapidement et à des taux attractifs des liquidités, dans la limite d’un quart du chiffre d’affaires annuel et avec un montant garanti par l’État à hauteur de 90 %, les 10 % restants étant supportés par la banque prêteuse.
Si au départ, le gouvernement avait exclu les acteurs les plus fragiles du dispositif, il a rapidement revu sa copie en donnant la possibilité à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, de souscrire un PGE.
638 000 prêts garantis par l’État accordés par les banques
Au total, les banques ont consenti 638 000 PGE pour un montant de 130 milliards d’euros. Parmi les bénéficiaires, 89 % sont de très petites entreprises (TPE) avec un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros. Le petit commerce, l’hôtellerie-restauration et la construction sont les secteurs les plus concernés.
Pour faire face aux difficultés spécifiques à certaines activités, l’État avait également lancé le « PGE saison » permettant aux entreprises dont les revenus sont fortement liés à l’activité touristique d’emprunter l’équivalent de leurs trois meilleurs mois, ainsi que le « PGE Aéro » destiné aux professionnels de l’aéronautique.
Le risque de surendettement
Lors de la création du PGE, le gouvernement avait instauré un délai d’un an avant que les banques puissent exiger un remboursement. Ce délai devrait arriver à échéance fin mars pour certaines entreprises alors que beaucoup n’ont pas pu redresser la barre. Bercy a néanmoins indiqué qu’il serait possible pour les emprunteurs de négocier un report d’un an des premiers remboursements. Plusieurs établissements ont clairement communiqué sur le sujet dont CIC et BPCE qui offriront un maximum de souplesse à leurs clients « quels que soient leur situation et leur besoin ».
Malgré ces mesures, le risque de surendettement reste bien présent, notamment pour les PME. Certains experts anticipent une hausse de 20 % des faillites cette année. De son côté, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) se montre inquiète et dénonce la « frilosité » des banques à accorder un report des remboursements. Elle préconise la création d’un « prêt de consolidation », garanti par l’État et amortissable sur 10 ans, regroupant toutes les dettes et créances des entreprises. Ce dispositif laisserait le temps aux acteurs les plus touchés de se relever de la crise.