Une baisse de fréquentation de près de 30 %
Le couvre-feu à 18 h a un impact sur tous les commerces, qu’ils soient alimentaires ou non-alimentaires, situés en centre-ville ou en périphérie.
Dans le secteur de la mode, 20 % des ventes quotidiennes ont habituellement lieu après 18 h, horaire qui correspond à la sortie des bureaux. Dans les supermarchés et les hypermarchés, la part des achats alimentaires effectués entre 17 h et 20 h s’élève habituellement à 30 %. Or, pour que les consommateurs soient rentrés chez eux à 18 h, ils doivent pour la plupart quitter les magasins dès 17 h.
Dans le Nord-Est du pays, où 15 départements ont vu le couvre-feu avancé à 18 h dès le 2 janvier, la fréquentation a chuté de 27 % d’après le Conseil national des centres commerciaux, contre 20 % dans le reste du pays à l’exception de l’Île-de-France. Toutefois, la perte enregistrée par les magasins alimentaires est compensée par une hausse des ventes liées au télétravail et à la fermeture des restaurants.
De nouvelles habitudes de consommation
Si les commerces alimentaires résistent mieux, c’est aussi parce que les consommateurs ont modifié leurs habitudes et font davantage leurs courses le midi ou l’après-midi, du moins pour ceux qui sont en télétravail. Ceux qui travaillent encore en présentiel reportent plutôt la sortie courses en fin de semaine, les vendredis, samedis et dimanches.
Les grandes surfaces tentent elles aussi de s’adapter : beaucoup ouvrent leurs portes plus tôt pour bénéficier d’une plus grande amplitude horaire, dès 6 h du matin pour les supermarchés Casino, et certaines enseignes distribuent même des bons d’achat pour les consommateurs les plus matinaux. Par ailleurs, le soir, les horaires de livraison ont parfois été étendus jusqu’à 22 h.
En revanche, dans les magasins d’habillement par exemple, les pratiques de consommation ne suivent pas la même tendance. Acheter des vêtements prend généralement plus de temps, et la pause déjeuner ne s’y prête pas vraiment. De plus, les achats ont généralement un caractère moins indispensable, en tout cas moins urgent, ce qui impacte nécessairement les ventes.
Seule solution dans ce cas : étaler les jours d’ouverture, ce que réclament les syndicats de magasins spécialisés avec une ouverture le dimanche sur tout le territoire.