Une diminution de l’utilisation de l’espèce au quotidien
L’usage du cash baisse depuis plusieurs années, une tendance qui s’est accentuée sous l’effet du confinement et des mesures sanitaires. Avec la crise du Covid-19 et la nécessité de limiter les interactions, les règlements en mode sans contact ont explosé.
Un Français sur deux déclare payer davantage en carte sans contact depuis le début de la crise, selon une étude publiée par la BCE en décembre 2020. Même si les échanges en espèces ont repris après les périodes de confinement, ils ont durablement diminué dans les transactions au quotidien. À moyen terme, entre 2016 et 2019, on pouvait déjà observer un net recul du recours au liquide comme moyen de transaction. Effectivement, si le cash restait en 2019 un moyen de paiement majoritaire en volume (59 %), il reculait en valeur, passant de 28 à 25 %. La France figure désormais parmi les pays européens qui utilisent le moins les espèces en valeur.
Le développement de moyens de paiement alternatifs au cash a amené la Banque de France a remettre en question l’utilité de ses caisses régionales qui sont en charge de recycler et d’approvisionner en billets les banques et les commerces sur l’ensemble du territoire.
La Banque de France dévoile le plan de restructuration de son réseau
L’institution a annoncé la fermeture de 14 de ses 37 caisses régionales restantes. Erick Lacourrège, directeur général des services à l’économie et du réseau de la Banque de France, interviewé par le journal Les Echos, précise qu’il n’y aura « pas de fermeture de site », mais seulement un arrêt de la partie « caisse » de ces succursales, leurs activités d’agence portant sur l’accueil des particuliers ou la cotation d’entreprises étant maintenue. Pour autant, il n’y aura pas de zones blanches, car la Banque de France envisage de garder entre une et trois caisses par région.
Le plan de restructuration va concerner 135 salariés, soit environ 1 % de l’effectif total de l’institution monétaire. Les syndicats tablent sur 200 suppressions de postes et réclament un plan de départs volontaires avec « zéro mobilité contrainte ». Erick Lacourrège assure néanmoins qu’il n’y aura « pas de départ contraint » et qu’un repositionnement sur une autre caisse ou sur un autre métier au sein de la Banque de France sera proposé à chaque salarié.
Les organisations syndicales affirment également qu’en réduisant son empreinte territoriale, la Banque de France se rend dépendante des transporteurs de fonds augmentant les risques liés à la stabilité financière. En effet, les deux principaux acteurs opérant sur le marché français dans ce secteur sont en situation de fragilité financière.