Une baisse brutale de la production de crédits à la consommation
En 2020, le crédit à la consommation a chuté de 11,5 %, enregistrant son plus fort recul depuis 2009, où il avait baissé de 13,3 %. La production est de 40,2 milliards d’euros, un niveau inférieur de 10,7 % au record historique de septembre 2008.
Cette chute éloigne de nouveau la production de crédits à la consommation du niveau qu’elle avait atteint avant la crise financière, alors qu’elle s’en rapprochait fortement en février 2020, juste avant le début de la crise sanitaire.
Après s’être effondrée au printemps, avec une chute de 35,4 %, la production avait de nouveau progressé de 2,9 % pendant l’été, avant de diminuer de nouveau au quatrième trimestre, de 7,6 %, en raison du couvre-feu et du deuxième confinement.
Les prêts personnels et le crédit renouvelable ont également chuté. Sur l’ensemble de l’année 2020, les prêts personnels ont connu une baisse de 18,5 % pour une production de 11,2 milliards d’euros, le niveau le plus bas enregistré depuis 2009.
Le crédit renouvelable a quant à lui diminué de 15,5 %, un recul supérieur à celui observé en 2009 (-11,2 %). Le crédit renouvelable atteint ainsi son plus bas niveau depuis 26 ans.
Les financements d’automobiles ont également diminué, les Français ayant davantage été intéressés par l’équipement et l’amélioration de leur logement en raison des nombreuses semaines de confinement.
Ainsi, alors que les financements d’automobiles ont diminué de 10,3 % pour les voitures particulières neuves et de 7,3 % pour les voitures particulières d’occasion, les financements liés à l’amélioration de l’habitat et aux biens d’équipement du foyer ont augmenté de 7,3 % au quatrième trimestre, avec une baisse limitée à 2,8 % sur l’ensemble de l’année.
Crédit consommation : un net recul malgré un ressenti positif des ménages
Le rapport annuel de la 33 édition de l’Observatoire des Crédits aux Ménages (OCM), réalisée par la Fédération bancaire française et l’Association française des Sociétés Financières, confirme l’impact de la crise sanitaire sur la détention de crédits à la consommation.
Si le taux de détention de crédits immobiliers est resté élevé, au plus haut depuis le début des années 2000 avec 31,4 % des ménages détenant un crédit immobilier, le taux global de détention de crédits à la consommation a atteint son plus bas niveau depuis 1989, avec 24,9 % en 2020.
Cette chute du taux de détention de crédits s’explique notamment par la fermeture de nombreux commerces durant le confinement du printemps 2020, une partie non négligeable de crédits à la consommation étant directement souscrits en magasin à l’occasion d’un achat.
La diffusion de ces crédits par les banques et les organismes de crédit a connu une baisse moins importante, mais les autres canaux de diffusion que sont les proches, les mutuelles ou encore les caisses de retraite, ont également enregistré un recul.
Pourtant, le ressenti des ménages détenteurs de crédits concernant leur situation budgétaire et financière s’est amélioré en 2020. 88,7 % d’entre eux jugent leurs charges de remboursement supportables, même si 32,2 % les considèrent tout de même élevées.
Les intentions de souscription à de nouveaux crédits en 2021 sont impactées par les incertitudes liées à la crise sanitaire.