Les frais de tenue de compte en forte hausse
La tendance est la même depuis 10 ans : alors qu’en 2011, plus de la moitié des établissements bancaires ne facturaient pas ou très peu de frais de tenue de compte, ils ne sont aujourd’hui plus que 12 sur les 109 établissements inclus dans cette étude à appliquer la gratuité. Sur ces 12 établissements bancaires, 7 sont des banques en ligne, et 5 sont des caisses régionales du Crédit Agricole.
Les frais de tenue de compte sont un des tarifs bancaires à avoir le plus augmenté. L’augmentation était de 3,96 % entre fin 2019 et début 2020, et de 1,53 % entre fin 2020 et début 2021. Le tarif annuel moyen des frais de tenue de compte est ainsi passé de 20,74 euros au 31 décembre 2020 à 21,06 euros au 5 janvier 2021. Au 31 décembre 2019, il était de 19,95 euros.
Les banques facturent ce service entre 10 et 30 euros par an en moyenne. Le tarif le plus bas relevé par l’étude de l'Observatoire des tarifs bancaires, en dehors des établissements qui pratiquent encore la gratuité, est de 10,65 euros, et le tarif le plus élevé atteint le montant de 71,80 euros.
Entre fin 2020 et début 2021, 80 établissements bancaires sur les 109 inclus dans le panel n’ont pas appliqué d’augmentation des frais de tenue de compte. 27 banques ont augmenté les tarifs et 2 les ont baissés. D’une manière générale, la hausse des tarifs bancaires en 2021 reste modérée.
Des dépôts coûteux pour les banques
Si les frais de tenue de compte augmentent d’année en année, il convient de préciser que seule une minorité de clients les paient directement. En effet, ce service est souvent inclus dans les offres groupées des établissements bancaires, et il ne fait donc que rarement l’objet d’une facturation spécifique.
Par ailleurs, même lorsque le tarif des frais de tenue de compte est clairement indiqué, le service n’est pas toujours facturé par la banque, du moins au prix affiché, et fait souvent l’objet de remises. Au final, seuls 20 à 30 % des clients paieraient directement ces frais.
Les établissements bancaires font face à deux phénomènes qui impactent leurs résultats.
- D’une part, les taux d’intérêt des crédits sont extrêmement bas, voire négatifs.
- D’autre part, les dépôts des clients font perdre de l’argent aux banques, les liquidités excédentaires placées à la Banque centrale européenne faisant l’objet de 0,5 % de pénalités.
Les établissements bancaires cherchent donc à générer plus de revenus, en augmentant certains tarifs bancaires ou encore en facturant des services qui jusqu’ici étaient proposés gratuitement. C’est par exemple le cas à BNP Paribas, qui propose une offre payante de conseiller bancaire spécialisé dans le domaine patrimonial.