Covid-19 : des effets dévastateurs sur le monde du travail
La santé mentale des Français s’est significativement dégradée pendant la crise, avec une augmentation des syndromes dépressifs. Les chefs d’entreprise, qui constituent pourtant le socle de la société, sont les plus touchés, menacés de ruine financière et d’épuisement moral. Une enquête réalisée en septembre 2020 par l’Institut IFOP pour la fondation Jean Jaurès révèle que 27 % des dirigeants et 25 % des commerçants et des artisans ont eu l’intention réelle de se suicider cette même année, notamment depuis la fin du premier confinement. Parmi eux, 42 % confient avoir été hospitalisés après une tentative.
Pour les aider à passer ce cap complexe, plusieurs associations accompagnent les entrepreneurs avant ou après la faillite et les aident à reprendre confiance en eux. De son côté, le gouvernement a ouvert un numéro vert, le 0 800 130 000, qui se charge de rediriger les intéressés vers les services compétents et reçoit actuellement près de 20 000 appels par jour.
Prendre un second souffle
Monter une entreprise demande un investissement sur le plan financier, mais aussi sur le plan humain. Avec les restrictions imposées par le gouvernement pour faire face à la crise du Covid-19, nombre d’entrepreneurs admettent débuter très tôt leur journée et travailler les weekends pour maintenir leur activité. Toutefois, malgré leurs efforts, certains peinent à sortir la tête de l’eau et ne parviennent pas à prendre du recul lorsque la situation se complique.
Plusieurs associations, créées après la crise de 2008, ont décidé d’accompagner les chefs d’entreprise en difficulté. Parmi elles, 6 structures (l’observatoire AMAROK, APESA, SOS Entrepreneur, RE-CREER, SECOND SOUFFLE, 60 000 Rebonds), ayant un objectif commun, font partie du Groupement d’intérêt associatif « Le Portail du rebond des entrepreneurs ». Les membres du Groupement se sont engagés à proposer aux pouvoirs publics des mesures visant à lever les obstacles au rebond des entrepreneurs. Ils proposent par exemple de laisser aux PME et aux TPE la possibilité d’accéder à toutes les procédures existantes aujourd’hui, notamment à la procédure de sauvegarde accélérée sans limitation de taille d’entreprise. Autre proposition : permettre aux dirigeants de rebondir en leur évitant la saisie de tout leur patrimoine personnel.
En attendant l’étude de ces propositions par les pouvoirs publics, les associations tentent de répondre aux problèmes et aux inquiétudes liés à la crise du Covid-19. L’objectif : permettre au chef d’entreprise de changer de regard sur l’échec, de ne plus avoir honte d’en parler. Les associations, réunies sous une seule bannière sur le web, se préparent déjà à une hausse des appels face à une année 2021 très incertaine.