Un classement marqué par la pandémie de Covid-19
Basé non pas sur le nombre de brevets déposés, mais sur les déclarations de 1600 chefs d’entreprises dans le monde, le classement des 50 entreprises les plus innovantes au monde est cette année marqué par la pandémie de Covid-19.
Pfizer se fait une place parmi les 10 premiers, réalisant une remontée aussi rapide qu’inédite, et 10 entreprises du secteur pharmaceutique et des MedTechs intègrent le top 50. Elles n’étaient que 4 en 2020, et 1 en 2010.
Les premières places sont occupées par les leaders américains de la tech, avec Apple en première place, suivi d’Alphabet (Google), d’Amazon et de Tesla.
Alors que 4 entreprises du secteur automobile sont présentes dans le classement, ainsi que 8 entreprises du secteur de la grande consommation, branches dans lesquelles la France est pourtant bien représentée, aucune entreprise française n’est parvenue à se hisser parmi les 50 plus innovantes au monde.
La France absente du top 50
Mikaël Le Mouëllic, directeur associé du BCG, souligne plusieurs raisons susceptibles d’expliquer cette absence de représentation des entreprises françaises, alors même qu’elle compte plus de startups dans le domaine de la santé à être cotées en Bourse que l’Allemagne.
Première explication : il manquerait aux deeptechs et à toutes ces startups spécialisées dans les innovations de rupture un réel écosystème au sein duquel évoluer, comme peut l’être la Silicon Valley, mais aussi Boston, écosystème qui a permis à Moderna de développer son vaccin contre le virus Sars-CoV-2.
Mikaël Le Mouëllic avance une autre explication, qui tient à la nécessité de s’aligner sur les standards imposés par la Chine, laquelle compte, avec Xiaomi, Huawei, Alibaba et Tencent, 4 entreprises dans le top 50. De nombreuses entreprises considèrent qu’il est désormais indispensable, par exemple, de caler les horaires de leurs centres de recherche et développement sur ceux de la Chine.
Enfin, une nouvelle organisation des entreprises est à inventer en France, pour permettre le développement des innovations. Les chefs d’entreprises, plutôt que d’être dans une position de contrôle, gagneraient à laisser de petites équipes piloter l’innovation, en incluant si nécessaire les clients dans les phases de développement et de test.