Des objectifs intermédiaires fixés pour 2030
Souvent accusées de financer des projets contraires à la protection de l’environnement et à la transition énergétique, les banques, ou du moins 43 d’entre elles ont décidé de prouver leur engagement en faveur de la neutralité carbone.
Inscrite dans le cadre de la « Glasgow Financial Alliance for Net Zero », présidée par l’envoyé spécial de l’ONU pour le climat Mark Carney, qui est également l’un des organisateurs de la COP 26 prévue en Écosse à la fin de l’année, cette « Net-Zero Banking Alliance » est composée de 43 banques internationales.
On y trouve un certain nombre de banques françaises, comme La Banque Postale, Société Générale et BNP Paribas, mais aussi la banque espagnole Santander, la banque suisse Crédit Suisse, les banques britanniques HSBC et Barclays, ainsi que des banques américaines comme Citigroup, Bank of America et Morgan Stanley.
Toutes ont partagé un engagement commun : revoir les émissions de leurs portefeuilles d’investissements et de crédits de manière à atteindre la neutralité carbone « d’ici à 2050 ou plus tôt », avec des objectifs intermédiaires fixés pour 2030. Ces objectifs doivent être rendus publics dans un délai de 18 mois. Tous les 5 ans, de nouveaux objectifs intermédiaires seront fixés.
La présence remarquée des banques américaines
Comme l’explique le communiqué de l’ONU, « L’alliance s’emploiera à mobiliser les milliards de dollars nécessaires pour construire une économie mondiale à zéro émission et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ». D’après une étude du cabinet de conseil BCG, 5000 milliards de dollars par an seront nécessaires jusqu’en 2050.
Si cet accord est critiqué par certaines ONG, comme l’ONG Reclaim Finance, qui l’estime insuffisant, il est toutefois remarquable de par la présence des banques américaines. Absentes de nombreux accords sous la présidence de Donald Trump, les banques américaines ayant rallié cette « Net-Zero Banking Alliance » illustrent la volonté des États-Unis de renouer avec une politique volontariste en matière de défense de l’environnement.
Joe Biden avait le premier initié ce changement de ton en déposant une demande de réintégration dans l’accord de Paris sur le climat dès le jour de son investiture, le 20 janvier 2021. Après l’avoir quitté à la demande de Donald Trump, les États-Unis l’ont officiellement réintégré le 19 février.
L’ONU a pu compter, pour rallier plusieurs banques américaines à cet engagement en faveur de la neutralité carbone, sur le soutien de John Kerry.