Des taux en légère hausse et des durées de prêt allongées
D’après les chiffres de l’Observatoire CSA/Crédit Logement, au mois d’avril, la moyenne brute des taux était de 1,07 %, soit le plus bas niveau historique.
En parallèle, les durées de prêt se sont allongées et atteignaient en avril une moyenne de 230 mois, contre 227 en janvier. Autre chiffre historique : la majorité des crédits immobiliers, plus précisément 55,7 %, accordés en avril l’étaient sur une durée comprise entre 20 et 25 ans, contre 46 % seulement en 2019.
Chez le courtier La Centrale de Financement, on constate au mois de mai une hausse mensuelle moyenne des taux de 0,04 %. Début mai, pour un prêt immobilier d’une durée de 15 ans, le taux moyen est de 0,82 %, et le meilleur taux de 0,56 %. Pour un crédit accordé sur 20 ans, le taux moyen est de 1,05 %, et le meilleur taux de 0,76 %, chiffres qui passent respectivement à 1,28 % et 0,98 % pour un prêt d’une durée de 25 ans.
Comment expliquer cette faible remontée des taux ?
Cette hausse signe-t-elle la fin des taux bas ? En réalité, selon les courtiers, il n’y pas vraiment lieu de s’inquiéter. Tout d’abord, parce qu’en observant le phénomène de plus près, seuls les moins bons dossiers sont concernés par cette hausse, les profils considérés comme les meilleurs par les banques étant préservés de cette légère remontée des taux.
Ensuite, parce que cette hausse s’explique avant tout par une stratégie adoptée par les banques dans le but de ralentir le flux de dossiers. En raison du confinement et des reports de vacances, les personnels des banques ont été plus nombreux à être absents ou placés intégralement en télétravail, ce qui a réduit le rythme de traitement des demandes de crédits immobiliers.
Pour gagner du temps et absorber la quantité de travail, qui est d’autant plus importante que la demande de crédits a explosé, les banques ont donc remonté leurs barèmes. Le délai de traitement moyen est actuellement de 60 à 75 jours.
Si la légère hausse des taux peut également s’expliquer par une diminution progressive des risques économiques, et par de meilleurs résultats des banques, il faudra toutefois attendre quelques mois pour voir si cette faible remontée perdure dans le temps et s’inscrit comme une véritable tendance.